KirghizstanL’opposition accuse les autorités de vouloir la «détruire»
Le député kirghiz Adakhan Madoumarov, chef de l’opposition, a été interpellé ce week-end. Son parti crie au scandale.
Le principal parti d’opposition au Kirghizstan a accusé les autorités kirghizes de vouloir le «détruire», après l’arrestation de son chef, poursuivi pour trahison dans ce pays d’Asie centrale, régulièrement en proie à des troubles politiques.
«Nous considérons que les actions des autorités contre notre dirigeant et les membres de notre parti sont criminelles et nous lutterons (…) pour que justice soit faite, en utilisant des moyens légaux», a indiqué lundi soir, dans un communiqué, «Kirghizstan uni», principal parti d’opposition au Parlement.
«Nous n’avons aucun doute»
Accusé de «trahison», le chef de ce parti nationaliste, le député Adakhan Madoumarov, principal opposant au président Sadyr Japarov, a été arrêté ce week-end dernier, et placé en détention provisoire jusqu’au 24 octobre.
Les détails de l’enquête n’ont pas été rendus publics mais son arrestation serait liée d’après les médias locaux à un protocole frontalier signé en 2009 avec le Tadjikistan, en proie avec le Kirghizstan à tensions régulières, notamment pour la question de l’eau.
«Nous n’avons aucun doute sur le fait que le protocole de 2009 n’est qu’un prétexte pour la destruction complète de notre parti et de notre dirigeant», a assuré le parti «Kirghizstan Uni», qui jouit d’une popularité dans le sud de ce pays montagneux et parmi les migrants kirghiz travaillant en Russie. Adakhan Madoumarov est aussi l’une des principales voix critiques contre un accord frontalier avec l’Ouzbékistan voisin, mettant en jeu l’utilisation du réservoir d’eau stratégique de Kempir-Abad.
«Pas de pitié»
Après l’arrestation de Adakhan Madoumarov, le puissant chef des services secrets (GKNB) Kamtchybek Tachiev a averti qu’il n’y «aurait pas de pitié pour ceux qui trahissent l’État et ceux qui tentent de le déstabiliser», promettant une «réponse très sévère» des forces de sécurité.
Ces derniers mois, les services secrets kirghiz ont procédé à plusieurs arrestations pour tentative de coup d’Etat dans cette ex-république soviétique qui a connu de multiples crises politiques avec trois révolutions (2005, 2010, 2020) depuis son indépendance, en 1991.