Guerre en UkraineLe Kremlin veut «expliquer» le conflit à Gérard Depardieu
Moscou propose de «raconter» la guerre en Ukraine à Gérard Depardieu, car le célèbre acteur français ne «comprend» pas la situation. Jeudi, il avait parlé des «folles dérives» de Vladimir Poutine.
Jeudi, l’acteur français Gérard Depardieu, détenteur d’un passeport russe, a critiqué l’offensive menée par Moscou en Ukraine, estimant que «le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de ses dirigeants comme Vladimir Poutine». Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réponse n’a pas tardé et qu’elle est cinglante.
«Je pense que Depardieu ne comprend sans doute pas tout ce qui se passe, car il n’est pas totalement plongé dans l’actualité politique», a persiflé, vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Il ne comprend pas ce que sont les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk, il n’est pas au courant des bombardements de civils», dont Moscou accuse Kiev, a-t-il ajouté. «Si cela est nécessaire, nous sommes prêts à le lui raconter et à lui expliquer, afin qu’il comprenne mieux. S’il le souhaite…»
Certains veulent lui retirer son passeport russe
Signe de l’agacement suscité à Moscou par les critiques de Depardieu, un député russe, Soultan Khamzaev, a appelé les autorités à lui retirer la nationalité russe et à transférer ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives. «Il est important de parler de la nécessité de retirer son passeport à Gérard Depardieu pour ses attaques présomptueuses et sa prétention à parler au nom du peuple russe, qui ne lui a pas délégué ce droit!»
Gérard Depardieu, monstre sacré du cinéma français, possède un passeport russe depuis 2013, un document remis personnellement par Vladimir Poutine, qu’il a couvert d’éloges ces dernières années, le comparant par exemple au pape Jean Paul II. Mais après le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février, l’acteur français a exprimé son opposition à cette «guerre fratricide», appelant, le 1er mars, à «arrêter les armes et à négocier».