FootballLa longue journée d’attente de la Suisse M21
22h, heure roumaine. Ce n’est qu’à ce moment-là que les espoirs suisses pourront entrer sur le terrain face à l’Espagne pour un billet pour les demi-finales de l’Euro. Avant ça, il faut patienter.
- par
- Florian Vaney Bucarest
Heureusement, il y a eu footing. Les joueurs de l’équipe de Suisse M21 ont brièvement quitté leur hôtel en fin de matinée samedi. But de la sortie: se dégourdir les jambes avec un peu de course, légère. S’aérer l’esprit, aussi, avant que le match du soir ne se mette à tourner en boucle dans les têtes. D’ici 22h (21h en Suisse) et le coup d’envoi, il y a bien de quoi se projeter dans mille et un scénarios.
Depuis quelques jours, on demande aux espoirs nationaux de jongler avec les temporalités. Entre mercredi soir et jeudi soir, rythme intense: match, horaires de sommeil décalés, traversée de la Roumanie, vol repoussé, réadaptation aux 30 degrés de Bucarest après les 15 degrés pluvieux du dernier match à Cluj. Entre vendredi matin et samedi soir, place à la tranquillité. Avec le bien qu’elle peut faire à des corps fatigués, mais aussi la lourdeur qu’elle peut immiscer dans les têtes les plus fragiles.
Contre la Suisse, l’Espagne et les éléments
De ce qu’on peut en apercevoir sur place, les Suisses vivent leur périple roumain dans une atmosphère particulièrement décontractée. Quand bien même leur handicap au moment de défier l’Espagne pour une place en demi-finale de l’Euro M21 saute aux yeux: un jour de repos/préparation en moins, une journée passée à voyager (les Espagnols se trouvent à Bucarest depuis le début du tournoi), un entraînement annulé à cause d’une arrivée trop tardive dans la capitale jeudi.
Il n’y a qu’en s’adaptant que l’équipe nationale peut nourrir l’espoir de se montrer à la hauteur samedi. Pour se caler dans le bon rythme physiologique, elle a pu bénéficier d’un entraînement en soirée vendredi, sur la pelouse du stade Giulesti qui accueillera son quart de finale. C’est déjà ça de pris, dans un contexte où tout semble parler contre elle.
L’heure de laisser une trace
À 20h heure locale, après une longue journée d’attente, les Suisses pourront enfin quitter leur chambre et partir chercher ce pour quoi ils sont venus à l’Euro: un billet pour les Jeux de Paris. Cet objectif qui semblait bien flou il y a dix jours, presque un peu présomptueux, devient aujourd’hui on ne peut plus concret. Une victoire et ce sera bon (à moins que la France et l’Angleterre ne perdent chacune leur quart de finale), une défaite et ce sera non.
Si la qualification de l’équipe de Suisse pour la phase à élimination directe de l’Euro tient presque du miracle, elle vient avec ses contrepoids. Pas de seconde chance pour une admission aux JO d’une part, et d’autre part ce statut de 2e de groupe qui l’a placée dans les conditions délicates de préparation évoquées plus tôt.
Dans les faits, c’est samedi que la Suisse peut laisser sa trace dans les annales de la compétition et les mémoires de ses suiveurs. Jusqu’ici, ni ses bouts de match réussis face à l’Italie et la France, ni sa qualification pour les quarts ne suffisent à faire de son tournoi une réussite. Avec ses cracks Zeki Amdouni, Fabian Rieder, Ardon Jashari, notamment, elle a généré bien trop d’attente autour d’elle pour se contenter de si peu. Au bout de l’attente, elle sera attendue bien à l’heure.