Football: Que va devenir le FC Bienne?

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FootballQue va devenir le FC Bienne?

Le club seelandais a terminé loin de la gloire, dans les derniers rangs du classement de Promotion League. Avec l’espoir de redistribuer les cartes la saison prochaine.

Rebecca Garcia
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Rebecca Garcia
La Tissot Arena se présente comme une infrastructure moderne digne d’équipes mieux classées.

La Tissot Arena se présente comme une infrastructure moderne digne d’équipes mieux classées.

imago/VI Images

Plus grandes sont les attentes, plus forte est la déception. Le FC Bienne et son président nourrissaient l’espoir d’une promotion en Challenge League en début de saison dernière. Les Seelandais ont pourtant dû se contenter de la 16e place, juste devant YF Juventus et Chiasso, qui a été déclaré en faillite l’hiver passé.

Un bilan sportif décevant qui n’empêche pas les dirigeants du club de voir l’avenir en rose. Et pour cause: le partenariat noué avec Core Sports Capital, qui s’est offert une part de 33% au sein du FC Bienne, vise à renforcer les effectifs. La société est propriétaire majoritaire (97%) de Clermont Foot, qui évolue en Ligue 1, mais possède également 25% des actions de Lustenau, en Bundesliga autrichienne. De quoi créer des synergies entre tout ce petit monde.

Mais que gagnerait un joueur de la meilleure ligue française à poser ses valises dans la troisième division suisse? «Il faut parfois reculer pour mieux sauter, répond Ahmet Schaefer, CEO de Core Sports Capital. Ça peut permettre au footballeur d’avancer sportivement.» En somme, une année de transition pour se faire remarquer et emprunter par la suite un des ponts bâtis par la société entrée au capital de ces trois clubs de trois pays différents.

Au mercato hivernal déjà, sept membres de l’équipe étaient partis et onze autres sont arrivés en terres seelandaises. «Il y a eu beaucoup de changements. Les joueurs ne répondaient pas aux attentes», reconnaît Dietmar Faes, président du FC Bienne. Cet été, il faut également s’attendre à un peu de mouvement.

Bâtir pour l’avenir

Des changements, il y en a aussi eu autour du club. Le président du VIP Club laisse sa place après douze années dans ce rôle, sur fond de dispute avec Dietmar Faes. «J’ai fait mon travail. Nous avons versé chaque année entre 120’000 et 140’000 francs au club», indique Claude Fössinger, insistant sur la difficulté de trouver des fonds à l’heure où le HC Bienne attire toutes les convoitises. Son successeur devra convaincre entrepreneurs et personnes importantes des bienfaits du sponsoring.

«Pour les Alémaniques, nous sommes Romands. Pour les Romands, nous sommes Alémaniques.»

Dietmar Faes, président du FC Bienne

Une de ses principales missions: attirer des francophones. «Nous sommes une ville bilingue, c’est une question de respect», plaide Dietmar Faes dans un très bon français. L’équipe parle davantage la langue de Molière que celle de Goethe, mais rien n’y fait. «Pour les Alémaniques, nous sommes Romands. Pour les Romands, nous sommes Alémaniques», déplore encore le président.

Ville de hockey, et de foot aussi

La direction a encore du pain sur la planche pour rappeler au public que, non, Bienne n’est pas qu’une ville de hockey. La Tissot Arena n’est pas que glace, même si les ardeurs du football peinent à décoller pour une équipe en Promotion League. Un rang qui sonne comme une anomalie au vu du bassin de population et des infrastructures.

Ahmet Schaefer compte bien y remédier, lui qui prône l’investissement intelligent. «Il y a beaucoup de parallèles à tirer entre Clermont, Lustenau et Bienne.» Par exemple? «Ce sont des endroits où une poignée de main vaut parfois plus qu’une signature sur un contrat.»

Pas question de se priver de l’ancrage local, si cher à un club familial. Mais les pépites de la région, les vieux briscards et les pièces rapportées devraient être les ingrédients parfaits pour le projet Challenge League. Parce que si Dietmar Faes est devenu plus frileux sur la question – et prévoit d’éviter la relégation avant d’afficher d’autres ambitions –, Ahmet Schaefer ne cache pas son envie de grimper des échelons. «Pour un tel club, ne pas avoir l’exigence de vouloir monter est inacceptable», tranche l’homme d’affaires.

Il prévoit un projet sportif pour une montée en Challenge League d’ici à trois ou quatre ans. Il glisse au passage que, pour Clermont et Lustenau, les objectifs fixés ont été atteints plus rapidement qu’escompté. Jamais deux sans trois?

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