France: Des recherches pour trouver un charnier de soldats nazis

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FranceRecherches menées pour retrouver un charnier de soldats allemands

En Corrèze, une opération veut trouver la fosse commune où reposent les restes de 47 nazis et d’une Française accusée de collaboration, abattus en 1944. Les soldats seraient rendus à l’Allemagne.

L’opération menée près de Meymac, dans le département de la Corrèze, vise à retrouver une fosse commune dans un bois et à exhumer les dépouilles des soldats pour les restituer à l’Allemagne.

L’opération menée près de Meymac, dans le département de la Corrèze, vise à retrouver une fosse commune dans un bois et à exhumer les dépouilles des soldats pour les restituer à l’Allemagne.

AFP

Une campagne de recherches s’est ouverte dans le centre de la France, pour retrouver les restes de 47 soldats allemands et d’une Française accusée de collaboration, exécutés en juin 1944 par la résistance locale, qui s’est tue pendant de longues décennies.

Cette opération menée à Meymac, dans le département de la Corrèze, sous l’égide de l’Office national des anciens combattants (Onac), vise à retrouver une fosse commune dans un bois et à exhumer les dépouilles pour les restituer à l’Allemagne. «La France est obligée de restituer ces corps, au nom de la convention de Genève et d’un accord franco-allemand de 1966, toujours en vigueur. Les restes mortels sont sous la responsabilité de l’Allemagne, qui décide du lieu de leur regroupement», explique Xavier Kompa, directeur de l’Onac en Corrèze.

Exhumation dans le courant de l’été?

Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, l’organisme qui gère les dépouilles de soldats allemands tombés en France durant les deux conflits mondiaux, va dépêcher un géoradar. «L’objectif est de repérer les corps. Puis, si les corps sont présents, l’exhumation aura lieu dans le courant de l’été. Les dépouilles retrouvées seront analysées à Marseille. Pour le moment, on ne connaît pas les identités de ces hommes», explique l’Onac.

De premières fouilles avaient eu lieu secrètement en 1967, pour tenter de retrouver les corps de ces soldats de la Wehrmacht faits prisonniers par la Résistance à Tulle (centre), les 7 et 8 juin 1944, et exécutés peu après les massacres commis par la Division SS Das Reich dans la même ville, le 9 juin (99 civils pendus aux balcons et lampadaires), et à Oradour-sur Glane, un jour plus tard (643 habitants mitraillés et brûlés dans des granges et l’église du village).

«On n’avait pas prévu le ravitaillement, toute l’intendance. Il fallait les nourrir, les garder. C’est à ce moment-là qu’on nous a donné l’ordre de les exécuter.»

Edmond Réveil, ancien résistant

Un rapport allemand de l’époque fait état de onze corps exhumés dans un bosquet et de deux fosses communes, selon l’Onac. «Sur les registres municipaux, il n’y a aucune trace» de cette première exhumation, note le maire de Meymac, Philippe Brugère.

André Nirelli, qui avait dix ans lors de ces premières fouilles, se «rappelle» en revanche «très bien quand ils sont arrivés sur les squelettes». «Ils ramassaient la médaille militaire autour du cou et mettaient les ossements dans un sac. Ça m’avait beaucoup marqué.»

Sept soldats confiés à un autre groupe

La trace du charnier a été retrouvée grâce, notamment, au témoignage d’un ancien résistant témoin des faits, Edmond Réveil, 98 ans. Il explique aujourd’hui que la Résistance avait capturé 55 soldats allemands et membres de la Gestapo lors de l’attaque de Tulle.

Selon lui, un gestapiste a été abattu en tentant de fuir et sept soldats originaires d’Europe de l’Est ont été confiés à un autre groupe de résistants, sans que l’on ne connaisse leur destin. Les 47 autres soldats ont été exécutés le 12 juin, à Meymac, après plus de 50 km de marche, se souvient-il avec précision: «Pour aller faire pisser un prisonnier, il fallait qu’il soit encadré par deux d’entre nous. On n’avait pas prévu le ravitaillement, toute l’intendance. Il fallait les nourrir, les garder. C’est à ce moment-là qu’on nous a donné l’ordre» de les exécuter, raconte-t-il dans le journal local «La Montagne».

«Il a fallu tirer au sort celui qui devrait l’exécuter»

Les victimes ont été laissées dans une fosse commune, qu’elles avaient elles-mêmes creusée. Il y avait aussi une Française, proche de la Gestapo. «On ne connaissait pas son identité. Personne ne voulait la tuer, il a fallu tirer au sort celui qui devrait l’exécuter», relate Edmond Réveil, qui assure avoir choisi de ne pas tirer. «On a versé de la chaux sur eux et on n’en a plus jamais reparlé.»

«On a commis une faute», estime Edmond Réveil, qui ne veut pas raviver les haines, mais souhaite que les descendants de ces Allemands et de cette Française puissent connaître cette histoire.

(AFP)

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