Course contre la montre pour trouver un nouveau «speaker» aux USA

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Parti républicainCourse contre la montre pour trouver un nouveau «speaker»

L’état-major républicain souhaite que le parti s’accorde d’ici mercredi soir sur le successeur de Kevin McCarthy, destitué le 3 octobre par la frange trumpiste.

Jim Jordan, un proche de Trump, est candidat au poste de «speaker».

Jim Jordan, un proche de Trump, est candidat au poste de «speaker».

Getty Images via AFP

Les républicains mettront-ils un terme à leur guerre intestine? Une semaine sous haute tension s’ouvre lundi à Washington, les conservateurs cherchant à tout prix à s’entendre sur un nouveau choix de «speaker», après la destitution historique de Kevin McCarthy.

L’éviction du président de la Chambre américaine des représentants, à majorité républicaine depuis janvier, a mis à nu les fractures béantes qui traversent le parti, entre modérés et trumpistes, à un an de la présidentielle de 2024.

Le «speaker», qui préside la chambre basse du Congrès, est le troisième personnage politique aux États-Unis, appelé à succéder au président et au vice-président en cas de vacance ou d’empêchement. L’état-major républicain souhaite que le parti s’accorde d’ici mercredi soir sur le successeur de Kevin McCarthy, dont la destitution le 3 octobre par la frange trumpiste a provoqué une guerre de tranchées.

Car la vacance du poste a suspendu l’immense majorité des travaux parlementaires, alors même que le Congrès doit voter sans tarder un nouveau budget et trancher sur une possible nouvelle enveloppe à l’Ukraine, ainsi que potentiellement sur une aide supplémentaire à Israël. L’offensive surprise du Hamas palestinien samedi a accentué la pression sur les républicains. Mais les tensions au sein du groupe parlementaire sont si vives qu’il paraît probable que ces tractations durent.

Scalise, Jordan…

«Compte tenu des attaques d’aujourd’hui, nous devrions être rappelés à Washington pour élire un speaker aussi vite que possible», a écrit samedi sur les réseaux sociaux Brandon Williams, élu de l’État de New York, estimant que «le pays et le monde ont besoin que le Congrès américain fonctionne».

«Il n’y a aucune demande d’Israël à laquelle nous ne puissions pas répondre parce que cela va nous prendre quelques jours pour choisir un nouveau speaker», a en revanche relativisé dimanche son collègue Matt Gaetz, meneur de la fronde contre Kevin McCarthy, sur la chaîne NBC.

Deux élus républicains sont déjà en lice: d’un côté le chef de groupe Steve Scalise, membre de la droite dure, qui souffre d’un cancer du sang. De l’autre, le pugnace Jim Jordan, à la tête de la commission judiciaire et proche de l’ancien président Donald Trump. Ce dernier, candidat à l’élection de 2024, s’est lui déjà rangé derrière Jim Jordan, assurant que son lieutenant avait son «soutien total».

… ou Trump?

Une poignée d’élus républicains ont toutefois suggéré que l’ex-dirigeant lui-même soit le prochain président de la Chambre des représentants. Une proposition pour le moins surprenante, mais pas impossible: le «speaker» n’a techniquement pas besoin d’être élu au Congrès pour accéder au perchoir.

Le scénario paraît toutefois hautement improbable, d’autant que les règles actuelles chez les républicains interdisent aux personnes inculpées d’avoir un poste dans la direction du groupe parlementaire. «Si Donald Trump devient +speaker+, la Chambre sera comme un de ses meetings électoraux tous les jours!!» a plaidé l’élue Marjorie Taylor Greene, très proche de l’ancien président, sur X.

Ces commentaires ont suscité la stupeur dans le camp démocrate: «Nous avons déjà eu droit à un meeting de Trump au Capitole. Ça va aller, merci», a lancé le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, en allusion à l’attaque menée contre le Congrès le 6 janvier 2021 par les partisans du président sortant de l’époque.

Lors de cette froide journée d’hiver, des milliers de manifestants avaient semé le chaos et la violence dans le temple de la démocratie américaine, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle.

Donald Trump a d’ores et déjà indiqué qu’il ne voudrait pas être «speaker», assurant être «focalisé» sur la présidentielle de 2024, où il pourrait à nouveau affronter Joe Biden. Le milliardaire n’a toutefois pas formellement écarté l’idée d’assurer l’intérim au perchoir de la Chambre. Ou comment Donald Trump pourrait une nouvelle fois marquer, avec fracas, l’histoire du pays.

(AFP)

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