ParisEn riposte à Microsoft, Google détaille ses projets d’IA
Google a dévoilé mercredi une série de fonctionnalités enrichies par l’intelligence artificielle et annoncé avoir lancé des tests pour l’intégrer à son moteur de recherche.
Lors d’un événement organisé à Paris, devant plusieurs dizaines de journalistes européens, le géant de la recherche sur Internet Google a montré des fonctionnalités de réalité augmentée, de nouvelles représentations en 3D générées à partir de ses images de rues et de nouvelles possibilités de recherche d’information sur des photos. Parmi elles, la fonction multisearch vise à affiner les résultats en combinant la recherche par images, via le système de reconnaissance d’images Google Lens, et du texte, en précisant une ciu. Disponible depuis 2022 en version bêta aux États-Unis, le multisearch est désormais déployé dans les apps Google pour Android et iOS dans tous les pays et les langues où est disponible Google Lens, donc également en Suisse. Concrètement, après avoir capturé la photo d’un objet, comme une robe, via Google Lens, il est possible de préciser une couleur, une marque ou encore une forme, pour trouver un modèle précis.
Google a aussi montré que Google Lens va désormais fonctionner avec ce qui est affiché à l’écran. D’abord disponible sur les appareils Android, cette fonction va permettre de chercher dans une photo ou une vidéo affichées sur le web ou dans une app, comme les services de messagerie instantanée.
L’entreprise américaine a aussi présenté une nouvelle application de recherches dans les œuvres d’art. Trois de ses cadres avaient fait le déplacement, une façon de donner une dimension internationale et multilingue à ses projets basés sur l’IA.
Une nouvelle ère de la recherche
Au lendemain de l’annonce de Microsoft de l’intégration de l’IA conversationnelle ChatGPT dans son moteur de recherche Bing, en version test, Google n’a pas donné de précision sur la manière dont sa propre IA conversationnelle Bard, annoncée lundi, serait intégrée à son moteur. «Nous avons encore besoin de tests massifs», a reconnu Prabhakar Raghavan, vice-président senior chargé notamment du moteur de recherche.
Comme son rival la veille, il a estimé que l’intégration de l’IA constituerait «une nouvelle ère de la recherche», les mots-mêmes du patron de Microsoft, Satya Nadella. Mais il n’a pas voulu préciser de délai pour une version grand public, répétant que ce serait «dans quelques semaines». Ce sera quand nous serons satisfaits du résultat», a-t-il ajouté prudemment, allusion aux nombreux déboires de ChatGPT et autres IA conversationnelles, aux réponses parfois absurdes ou déplacées. Il a aussi assuré non seulement que l’IA ne donnerait pas «une seule bonne réponse» mais aussi que cela ne découragerait pas les internautes d’aller sur d’autres sites.
Les analystes craignent un appauvrissement de la quantité d’informations mais aussi des revenus publicitaires de tous les sites web. «Nous voulons toujours que les gens explorent le web», a lancé Elizabeth Reid, également chargée du moteur de recherche. «Les gens voudront toujours des informations venant de gens auxquels ils peuvent s’identifier. Il y aura toujours des influenceuses beauté».
Pas sous pression
Google n’a pas non plus précisé si les réponses de son IA indiqueraient les sources de ses réponses et a reconnu que la technologie actuelle des IA ne garantissait pas des réponses 100% justes. Le groupe a assuré ne pas avoir cédé à la pression de Microsoft et au succès mondial de ChatGPT pour accélérer ses annonces. «Nous travaillons sur l’IA depuis des années», ont expliqué ses dirigeants. «Aucun événement particulier» ne nous a poussés à faire ses annonces maintenant», ont-ils affirmé.