Suisse: Restructuration et licenciements chez Comparis

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SuisseRestructuration et licenciements chez Comparis

Le comparateur en ligne fait face à une baisse de rentabilité. Mais c’est surtout un long conflit avec la Finma, à l’issue incertaine, qui le pousse à réduire ses coûts et à couper dans les effectifs.

Jacqueline Favez
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Jacqueline Favez

Archives/Tages-Anzeiger/Urs Jaudas

La direction du groupe Comparis (Decisis Holding AG) a annoncé jeudi soir avoir engagé une procédure de licenciement collectif. Si le nombre de postes concernés n’est pas encore arrêté, il représentera au minimum 10% de l’effectif, qui compte actuellement environ 175 collaborateurs. Ceux-ci ont été avertis de la situation et une période de consultation va s’ouvrir. Il s’agira d’élaborer des pistes pour réduire l’impact de cette décision, et les employés pourront faire des propositions en ce sens.

Le comparateur en ligne comparis.ch fait face à une baisse de rentabilité qui l’a mis dans les chiffres rouges depuis l’an passé déjà. Et le risque d’enregistrer de nouvelles pertes en 2023 se profile. Toutefois, le véritable déclencheur de la restructuration envisagée est le conflit qui l’oppose à l’Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA). Depuis trois ans et demi, celle-ci s’attache à contraindre la société à s’enregistrer comme courtier en assurances, en raison des forfaits qu’elle touche lorsque des internautes prennent contact avec une assurance après avoir transité par le comparateur en ligne pour s’informer sur les primes. Or, Comparis estime ne pas entrer dans la catégorie des courtiers, selon la définition qui en est faite dans les textes de loi.

Sauf que la donne pourrait changer, à la faveur d’une révision de l’ordonnance fédérale où la formulation pourrait, cette fois, inclure les activités du comparateur en ligne. Face à cette menace, et aux conséquences financières rétroactives que cela pourrait induire, il y a lieu de «constituer le plus rapidement possible des provisions de plusieurs millions de francs», confirme Richard Eisler, fondateur et président du conseil d’administration de Comparis, dans un communiqué diffusé jeudi. Une précaution qui doit permettre de garantir la stabilité financière du groupe.

Deux poids, deux mesures?

Selon le porte-parole du groupe, Comparis aimerait porter l’affaire devant le Tribunal fédéral. «Mais, à ce jour, nous n’avons reçu aucune décision qui pourrait faire l’objet d’un tel recours», regrette Felix Schneuwly. Car une procédure juridique permettrait au comparateur de faire entendre ses arguments. Notamment le fait que des moteurs de recherche, à l’instar de Google, fonctionnent de la même manière que comparis.ch et touchent aussi de l’argent lorsque le contact entre l’internaute et une assurance est établi. «Mais nous doutons que la FINMA soumette Google à la même surveillance que celle qu’elle veut nous imposer», souligne Felix Schneuwly.

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