FootballFrick: «Je prends le péno pour moi, mais c’est un ballon de m…»
Le portier de Servette revient sur la scène du penalty qu’il concède. Il parle aussi de cette impuissance grenat à être efficace.
- par
- Daniel Visentini Lugano
Clair-obscur sur Lugano. Pendant que certains servettiens qui ont peu ou pas joué alignent quelques longueurs sous le halo des derniers projecteurs encore allumés au Cornaredo, Jérémy Frick raconte son morceau de malheur. Lumière blafarde des deux côtés pour un Servette qui s’est incliné 2-0. Mais qui a perdu quand Mme Esther Staubli a indiqué le point de penalty à la 43e minute, parce qu’il y avait un penalty indiscutable.
Le portier de Servette assume ses responsabilités. «Je le prends pour moi, mais c’est un ballon de m…», lance Frick. C’est vrai. «C’est l’épaule de Celar qui dévie la balle, après il y a une hésitation entre Vincent (Sasso) et moi, poursuit-il. J’y vais. Mais Rüegg surgit dans l’angle mort pour pousser le ballon et je le touche. Si je n’y vais pas et qu’il marque, on me le reproche aussi. C’était vraiment un ballon de bâtard, comme on dit!»
Un manque de justesse
Pas de langue de bois. Ce but, tombé de nulle part, avait scellé le sort de la rencontre (le 2-0, anecdotique, tombe à la 93e) et Servette ne le savait pas encore. Ou feignait de l’ignorer. Les Grenat sortaient d’une première période contrôlée malgré deux frayeurs au tout début.
«On avait le match en mains, plaide Frick. C’est vrai, on a eu peu d’occasions. C’est vrai aussi, on a manqué de justesse parfois. Mais c’est l’histoire du match. Avec la tête de Cespedes sur le poteau en plus…» Ou avec ce possible penalty sur Diallo (Hailé-Sélassié le touche-t-il? La VAR a dit non. Soit.)
Très insuffisant en 2022
C’est surtout l’histoire d’un Servette qui ne sait plus comment s’y prendre. Qui peut jouer, même bien, et ouvrir des espaces béants à Saint-Gall pour s’écrouler 5-1 en ratant des montagnes; qui peut contrôler avec sérieux un Lugano transparent avant de lui offrir la victoire; qui ne méritait pas de perdre à Zurich, mais qui s’incline quand même; qui ne méritait pas de gagner contre Lucerne, qui menait pourtant 1-0, mais qui se débrouille donc pour que les Lucernois égalisent; qui n’a qu’un succès en 2022, face à un Lausanne moribond, une victoire chiche pour tout dire. Cinq matches depuis la reprise, quatre points inscrits seulement, les quatre obtenus contre les deux cancres de la ligue et à domicile. Très insuffisant!
«Je ne sais pas si c’est inquiétant, mais ce n’est pas extraordinaire, admet Frick. Bon, si je veux prendre le positif, c’était tout de même mieux ici à Lugano que la première période contre Lucerne, sur le plan du jeu.» Peut-être, oui, certainement, même. Sur le plan comptable, en revanche, c’est pire, bien sûr.
Mardi soir, déjà, c’est Servette-YB. Servette étant la bête noire des Bernois depuis leur retour dans l’élite, faut-il croire que les Grenat pourront entretenir une nouvelle fois le paradoxe? «Je me réjouis, dit Frick. Pas besoin de ressasser cette défaite contre Lugano, il faut penser à mardi soir. Être prêt tout de suite.»