FootballDenis Zakaria pourrait bien se retrouver très vite dans une impasse
Une fois encore vissé au banc samedi avec Chelsea, l’international suisse n’a plus joué depuis son arrivée à Londres, fin août. Inquiétant en vue du Mondial mais aussi pour la suite de sa carrière.
- par
- André Boschetti
Denis Zakaria a-t-il fait le bon choix en choisissant de quitter précipitamment la Juventus pour rejoindre Chelsea dans les dernières heures du Mercato estival, le 31 août dernier? Huit semaines seulement après son arrivée en Angleterre, on peut déjà se poser la question. Depuis qu’il a débarqué à Londres, Chelsea a disputé douze matches officiels entre la Premier League et la Ligue des champions sans que le Genevois de bientôt 26 ans - il les fêtera le 20 novembre prochain, jour du match d’ouverture du Mondial au Qatar - ne pose encore une seule seconde les pieds sur le terrain.
Si cette absence de temps de jeu est bien sûr préoccupante en vue d’une toute proche Coupe du monde qu’il n’abordera forcément pas en position de force, et encore moins dans la peau d’un titulaire en puissance, elle l’est aussi pour la suite de sa carrière.
Alors que Denis Zakaria espérait que cette année 2022 lui permette de franchir un nouveau palier, elle est, au contraire, en train de freiner – voire de briser dans le pire des cas – la belle progression qu’il avait connue depuis son départ des Young Boys pour Borussia Mönchengladbach, en juillet 2017. Or ce transfert à la Juventus, en janvier dernier, qui devait servir de tremplin pour sa carrière s’est très vite retourné contre lui malgré des débuts réussis, et couronnés d’un but, sous le maillot turinois contre Vérone, le 6 février dernier.
Poussé vers la sortie par la Juve
En raison aussi de petits problèmes physiques, l’international n’a pas su s’imposer ensuite au sein d’un groupe pourtant guère brillant. D’où les profonds changements voulus, principalement dans l’entrejeu, par Massimiliano Allegri durant l’été. Une forte concurrence supplémentaire qui a poussé Zakaria à accepter la proposition de Thomas Tuchel de le rejoindre à Chelsea. En prêt onéreux (3 millions) pour un an avec une option d’achat fixée à 28 millions + 5 de bonus divers. Malheureusement pour lui, il ne côtoiera le technicien allemand qu’une semaine seulement.
Graham Potter, son successeur sur le banc des Blues, n’a apparemment pas la même estime pour Zakaria que Tuchel puisque le Suisse partage depuis son temps entre les tribunes (cinq fois) et le banc, sans en sortir (sept fois, dont ce samedi contre Manchester United). Et ce bien que son «rival», N'golo Kanté, soit absent.
De retour à Turin en janvier?
Poussé vers la sortie à Turin et pas utilisé du tout à Chelsea, quelles options s’offrent aujourd’hui au Genevois? Une partie de son avenir dépend des six matches que doit encore disputer Chelsea d’ici à la pause Mondial et, surtout, de son temps de jeu d’ici là.
Pourquoi? Parce que la situation ne sera pas la même si Zakaria joue, ou pas, l’une des cinq rencontres que les Blues doivent encore disputer (deux en Premier League, deux en Ligue des champions et une en Coupe de la Ligue) jusqu’à la Coupe du monde. S’il pose un pied sur la pelouse, ne serait-ce qu’une minute, l’infatigable milieu de terrain n’aurait ensuite que deux options à sa disposition: rester jusqu’en juin à Chelsea avec de très faibles possibilités de se faire une petite place au soleil ou retourner à la Juventus après la Coupe du monde puisque le règlement FIFA interdit à un joueur d’évoluer pour plus de deux équipes différentes au cours de la même saison. Dans ces deux cas, Zakaria serait donc contraint et forcé de lutter pour obtenir du temps de jeu avec des concurrents mieux placés que lui dans les hiérarchies respectives de Potter et d’Allegri.
Ne pas jouer, la meilleure option?
Si, en revanche, Denis Zakaria passe, comme jusque-là, les trois prochaines semaines à observer de loin ses coéquipiers, Chelsea ne s’opposera certainement pas à son départ en janvier. Et comme il n’aura pas joué du tout en Angleterre, son retour à Turin ne l’empêcherait dès alors pas de trouver tout de suite un nouveau club pour enfin retrouver le plaisir de la compétition. Trop tard bien sûr pour arriver à la Coupe du monde en forme mais assez tôt pour oublier cette année 2022 et commencer la suivante au sein d’un nouveau club où l’entraîneur compte vraiment sur lui.