FauneUne espèce rare de chat découverte sur l’Everest
Les traces de deux chats de Pallas, qui figurent parmi les animaux menacés, ont été découvertes à plus de 5000 mètres d’altitude.
- par
- Michel Pralong
En 2019, une équipe scientifique est allée collecter des échantillons d’eau et d’excréments dans le parc national de Sagarmatha, sur le flanc sud de l’Everest, à plus de 5000 mètres d’altitude. Les chercheurs ont ensuite analysé l’ADN qui s’y trouvait afin d’essayer d’avoir l’éventail le plus large possible de la faune vivant dans la région.
L’étude d’échantillons d’excréments prélevés sur deux sites a révélé une surprise: la présence à cette altitude de deux représentants d’une espèce jamais observée dans la région, des chats de Pallas. Ce félin vit dans une vaste zone s’étendant de la mer Caspienne à la Chine occidentale. Il figure sur la liste des espèces en danger, sa population totale étant estimée entre 50 000 et 60 000 individus. Ils vivent très isolés les uns des autres, avec une densité de quatre chats par 100 km².
«C’est phénoménal de découvrir la preuve de cette espèce rare et remarquable au sommet du monde», a déclaré le Dr Tracie Seimon de la Wildlife Conservation Society (WCS), basée au zoo du Bronx, qui a codirigé l’équipe de scientifiques de terrain de l’expédition Perpetual Planet Everest. «La découverte du chat de Pallas sur l’Everest met en lumière la riche biodiversité de cet écosystème éloigné des hautes montagnes et étend l’aire de répartition connue de cette espèce à l’est du Népal».
Il mange lapin et belettes
Sur l’Everest, l’habitat des deux chats chevauche celui du renard roux. Dans les excréments, les scientifiques ont trouvé de l’ADN de pika (un mammifère de la famille des lapins) et de belette des montagnes qui sont donc des sources de nourriture pour ces félins qui se distinguent par leur tête plate.
Le chat de Pallas mesure de 50 à 65 cm de long avec une queue de 20 à 30 cm. Il pèse entre 2,5 et 4,5 kg. Selon WCS, de futures recherches combinant des pièges photographiques à la collecte d’échantillons d’excréments supplémentaires aideraient à mieux définir la population, l’aire de répartition, la densité et l’alimentation des chats de Pallas dans le parc national de Sagarmatha.