Droit pénal sexuel - Le consentement est «la meilleure solution» contre les violences sexuelles

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Droit pénal sexuelLe consentement est «la meilleure solution» contre les violences sexuelles

Une enquête commandée par Amnesty International montre que la majorité des Suisses pensent que le principe du «seul un oui est un oui» est la meilleure façon de protéger les victimes.

Pour la majorité de la population, et en particulier les jeunes générations, le principe du consentement mutuel, «seul un oui est un oui», est non seulement la norme lors des rapports sexuels mais aussi la meilleure façon de protéger les personnes concernées par la violence sexuelle. Telle est l’une des conclusions à laquelle est arrivée une enquête de l’institut de recherche gfs-bern, commandée par Amnesty International dans le cadre de la réforme du droit pénal relatif aux infractions sexuelles.

«45% des personnes interrogées estiment que c’est la solution «Seul un oui est un oui» qui protège le mieux les personnes exposées aux violences sexuelles. Seule une faible minorité de 13% se prononce pour un maintien du statu quo dans le droit pénal en matière sexuelle», explique Cloé Jans de gfs-bern.

Meilleure option pour protéger les victimes de violences sexualisées.

Meilleure option pour protéger les victimes de violences sexualisées.

gfs-bern/Amnesty International/Capture d’écran

Cette dernière observe aussi que «le soutien à un droit pénal moderne en matière sexuelle est particulièrement élevé chez les personnes objectivement les plus concernées par la violence sexuelle: les femmes, les jeunes et les personnes queers». Chez les 18-35 ans, par exemple, «50% estiment que la solution du consentement est la meilleure option pour protéger les personnes concernées», souligne l’étude de gfs-bern.

«Comportements et attitudes problématiques»

Si la majorité des Suisses affirme faire preuve d’égards dans les relations et rapports sexuels en s’assurant du consentement explicite de l’autre personne, «l’étude fait toutefois apparaître à plusieurs reprises des groupes de personnes dont les réponses renvoient à des comportements et attitudes problématiques», nuance Cloé Jans. L’étude a démontré les réalités suivantes:

  • Près d’une personne sur cinq interprète un consentement donné une fois par le passé comme étant un consentement à un rapport sexuel présent;

  • Une personne sur dix pense qu’il s’agit d’un consentement si la personne dort;

  • Une personne sur dix pense que dans certaines circonstances, il est acceptable d’avoir un rapport sexuel avec son partenaire, sans qu’il n’y ait consenti.

À noter que «ces opinions problématiques à propos de la disponibilité sexuelle sont nettement plus répandues chez les hommes». Mais l’étude atteste toutefois «d’une évolution encourageante» des mentalités. «Les hommes aussi sont de plus en plus nombreux à trouver qu’il est normal de se soucier durant toute la durée d’un rapport sexuel que les personnes impliquées se sentent bien. Ce message n’est hélas pas encore passé chez tout le monde», déplore Markus Theunert de männer.ch.

«Nous appelons les parlementaires à prendre leurs responsabilités dans la lutte contre les violences sexuelles», dit Alexandra Karle, directrice d’Amnesty Suisse. «Le droit pénal en matière sexuelle doit se fonder sur les réalités et les besoins des personnes les plus exposées à la violence sexuelle. La Suisse attend un droit pénal sexuel basé sur le principe du consentement», conclut-elle.

«Une réalité choquante»

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(comm/aze)

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