FranceDu diamant aux voitures de luxe, 300 objets saisis sont mis aux enchères
Afin de «renflouer» le budget de l’État ou de lutter contre les addictions ou le proxénétisme, la France va vendre aux enchères, vendredi, des objets confisqués à des criminels.
«Nous allons taper au portefeuille les criminels», a lancé, jeudi, le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti, en présentant plus de 300 lots d’objets de valeur saisis ou confisqués par la justice qui seront mis aux enchères vendredi, du diamant à la voiture de luxe.
Montant un instant dans une Lamborghini confisquée, garée devant Bercy, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a lancé à la presse: «Si quelqu’un a 150’000 euros, c’est la mise de départ, mais j’espère que ça va nous rapporter plus!» Lors d’une conférence de presse au ministère de l’Économie, Éric Dupond-Moretti a souhaité que «la confiscation» de biens soit élargie et ne se limite pas à la lutte contre la délinquance économique et financière ou à la criminalité organisée.
L’utilité de la confiscation
Voitures de luxe, vins prestigieux, montres de maîtres-horlogers… Les 310 lots d’objets, saisis ou confisqués dans le cadre de procédures pénales, seront vendus aux enchères vendredi, à Bercy, à l’occasion du dixième anniversaire de l’Agence de gestion et recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), placée sous la tutelle du ministère de la Justice.
La confiscation «doit devenir l’une des peines centrales de notre Code pénal», a souhaité Éric Dupond-Moretti. «Cette sanction patrimoniale n’a pas vocation à se limiter à la lutte contre la délinquance économique et financière ou la criminalité organisée», a déclaré le ministre. «Elle doit devenir également un instrument de lutte contre la délinquance au quotidien, afin de faire en sorte que le crime ne paie plus, que le délit ne paie plus. Autrement dit, nous allons taper au portefeuille les criminels.»
Un vélo dès 30 euros
Les 310 lots exposés sont notamment issus de confiscations liées au blanchiment d’argent ou au trafic de drogue, selon la Direction nationale des interventions domaniales, coorganisatrice de la vente. La somme réunie par la vente de ces biens, mis à prix de 30 euros (un vélo) à 150’000 (la Lamborghini), sera versée «au budget de l’État ou encore à des fonds de concours, par exemple de lutte contre l’addiction aux stupéfiants ou de lutte contre le proxénétisme», a expliqué le directeur général de l’Agrasc, Nicolas Bessone.
Son agence a ouvert, en mars dernier, des antennes à Marseille et à Lyon, qui ont permis de verser au budget de l’État 28 millions d’euros (29,5 millions de francs). «Au regard de ces résultats», elle disposera, au printemps prochain, de deux nouvelles antennes à Lille et Rennes, a annoncé Éric Dupond-Moretti.