Football - Les Portugais de Suisse veulent y croire

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FootballLes Portugais de Suisse veulent y croire

Avant le barrage Portugal - Turquie de ce jeudi soir, «LeMatin.ch» a pris la température auprès de joueurs d’origine portugaise évoluant (ou ayant évolué) en Suisse.

Renaud Tschoumy
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Renaud Tschoumy
Pour les footballeurs portugais de Suisse, Cristiano Ronaldo (à g.) et ses coéquipiers seront favoris face à la Turquie puis, peut-être, l’Italie.

Pour les footballeurs portugais de Suisse, Cristiano Ronaldo (à g.) et ses coéquipiers seront favoris face à la Turquie puis, peut-être, l’Italie.

AFP

Alors bien sûr, il y a cette potentielle finale de barrages Portugal – Italie dont tout le monde parle (déjà), et qui, mardi prochain, laissera sur le carreau une des grandes nations de foot de ce monde. Comment concevoir que le champion d’Europe en titre ou son prédécesseur de 2016 ne voie pas le Qatar? C’est pourtant bien ce qu’il va se produire de manière certaine.

Mais avant cette finale, il y a une demi-finale à négocier pour chacune des deux nations. Le Portugal recevra la Turquie ce jeudi soir, en même temps que l’Italie affrontera la Macédoine du Nord (20h45).

Pour faire le point avant ce(s) match(es) décisif(s), lematin.ch a pris la température auprès de trois acteurs du foot suisse – actuels ou passés – d’origine portugaise. Par ordre d’ancienneté: Paulo Diogo, José Gonçalves et Mike Gomes.


«Dans un match à élimination directe, il y a toujours danger»

Paulo Diogo, ancien joueur de LNA et de Super League
Paulo Diogo, ici sous le maillot du FC Schaffhouse en 2007.

Paulo Diogo, ici sous le maillot du FC Schaffhouse en 2007.

Eric Lafargue

Paulo Diogo, aujourd’hui 46 ans, est d’origine portugaise, mais il est né en Suisse. Joueur professionnel de 1994 à 2009, ce milieu de terrain a successivement évolué pour Lausanne-Sports, Yverdon, Servette, Grenoble, Sion et Schaffhouse, avant de finir sa carrière à Lausanne.

Son avis avant Portugal – Turquie: «Dans un match à élimination directe, il y a toujours danger. Le Portugal a gâché une première occasion de se qualifier directement en se plantant contre la Serbie à domicile (défaite 1-2 en novembre dernier), il n’a pas le droit de galvauder la dernière chance qui s’offre à lui. Sur le papier, il y a de la qualité, notamment au niveau offensif. Il s’agira de trouver le juste équilibre. La seule réserve que j’émets, c’est qu’en fonction de la qualité des joueurs, on subit encore trop souvent dans le jeu. La dernière fois contre la Suède, on avait gagné grâce à Cristiano Ronaldo (lire ci-dessous). J’espère qu’il en ira de même cette fois. Il ne faut pas oublier que, si le Portugal se qualifie, la Coupe du monde au Qatar pourrait être la dernière de Ronaldo. Cela doit être une motivation supplémentaire pour toute l’équipe. Après, en finale contre l’Italie – si ce cas de figure se produit –, ce sera chaud. Même si la Squadra était un peu en baisse l’automne dernier, elle reste une grande équipe, avec un grand entraîneur.»


«Le Portugal a l’expérience de ce genre de matches»

José Gonçalves, ancien joueur de Super League
José Gonçalves est aujourd’hui team manager de la 1re équipe du FC Zurich, actuel leader de Super League.

José Gonçalves est aujourd’hui team manager de la 1re équipe du FC Zurich, actuel leader de Super League.

Andy Mueller/freshfocus

José Gonçalves, 36 ans, est né en septembre 1985 à Lisbonne. Mais c’est à La Sallaz, sur les hauts de Lausanne, qu’il a grandi. Son parcours pro l’a conduit à Bâle, Winterthour, Venise (Italie), Thoune (avec une fantastique épopée en Ligue des champions), Kaunas (Lituanie), Heart of Midlothian (Écosse), Nuremberg (Allemagne), Saint-Gall, Sion et le New England Revolution (MLS/États-Unis). Il compte 3 sélections avec l’équipe nationale M21 du Portugal.

Son avis avant Portugal – Turquie: «Je ne suis pas spécialement inquiet pour le Portugal, et cela pour deux raisons. La première, c’est que la Seleçao a l’expérience de ce genre de matches, puisqu’il a dû disputer pas mal de matches de barrage ces dernières années. Et puis, les titres récoltés, notamment la victoire à l’Euro 2016, ont renforcé la confiance de l’équipe. Je suis convaincu que Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers aborderont ce match avec tout le sérieux voulu. Tout le monde parle déjà de la finale contre l’Italie, mais attention à la Turquie tout de même. C’est une équipe qui défend bien. Mais les Turcs ont le sang chaud et tendance à perdre leurs moyens quand tout ne tourne pas comme ils le souhaitent. J’espère que le Portugal saura en profiter. Mais à mon avis c’est du 50/50.»


«Le Portugal a l’avantage de jouer à la maison»

Mike Gomes, joueur de NE Xamax (Challenge League)
Mike Gomes porte le maillot de NE Xamax depuis 2013.

Mike Gomes porte le maillot de NE Xamax depuis 2013.

Urs Lindt/freshfocus

Mike Gomes, qui a 33 ans, est né à Neuchâtel. Il a toujours porté les couleurs de NE Xamax, à l’exception de 6 mois passés à Yverdon et d’une saison au Servette FC. Revenu à Xamax en 2013, il n’a plus jamais quitté son club d’origine.

Son avis avant Portugal – Turquie: «Avant de penser à la finale, il s’agit de bien négocier ce match contre la Turquie. Le grand avantage du Portugal, c’est qu’il jouera à la maison. Je ne parlerais pas de la même manière s’il avait fallu aller jouer à Istanbul. Le grand atout du Portugal, c’est sa force de frappe offensive, avec Cristiano Ronaldo bien sûr, mais aussi Bruno Fernandes, João Felix ou Diogo Jota. Mon inquiétude, c’est la stabilité défensive de l’équipe: les forfaits de Pepe et de Ruben Neves peuvent se faire sentir. À mon avis, le Portugal part très légèrement favori. Et j’espère que la finale contre l’Italie aura lieu: mon épouse est italienne! On va forcément se chambrer un peu si ce cas de figure se produit. Cela aidera notre fils de 3 ans à choisir son camp!»

Le Portugal, cet habitué des barrages

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