Rebondissement dans l’affaire Kenzo à Ajaccio

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FootballRebondissement dans l’affaire de l’agression de Kenzo à Ajaccio

Les images de la caméra de surveillance du stade, placée devant la loge de la famille du jeune supporter de l’OM, ont parlé. À leur vue, le président du club corse a tenté de minimiser l’affaire.

Claude-Alain Zufferey
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Claude-Alain Zufferey
En médaillon, les quatre hommes qui sortent de la loge où se trouvait Kenzo et son père. Les agresseurs croisent au même moment la mère de famille.

En médaillon, les quatre hommes qui sortent de la loge où se trouvait Kenzo et son père. Les agresseurs croisent au même moment la mère de famille.

AFP / Vidéo surveillance AC Ajaccio

L’agression du petit Kenzo, âgé de huit ans et atteint d’un cancer du cerveau, a ému et scandalisé au-delà du petit monde football. Ce geste ignoble s’est produit samedi dernier lors de la dernière soirée de Ligue 1, dans une rencontre opposant l’AC Ajaccio à l’Olympique de Marseille.

Des supporters corses s’en sont pris à Kenzo et à sa famille, alors qu’ils se trouvaient pourtant dans une loge du stade François Coty. Selon les parents du petit supporter marseillais, des individus totalement incontrôlables l’ont forcé à retirer son maillot de l’OM et l’auraient brûlé devant lui. «C’est un enfant de huit ans qui est là pour qu’on réalise ses rêves parce qu’il a un cancer», aurait crié la maman à la quinzaine de Corses qui, en retour, l’auraient piétinée.

À la suite de la divulgation des faits, la direction du AC Ajaccio en colère a évoqué des «actes inqualifiables» commis par ses supporters et dit sa volonté de porter plainte. L’affaire était remontée jusqu’à la tête de l’État français, puisqu’Emmanuel Macron avait demandé des sanctions.

Il y a pourtant eu un rebondissement dans cette affaire. Jeudi, les images de la caméra de surveillance du stade qui se trouvait devant la loge de la famille de Kenzo, ont parlé.

Dans la foulée, le président du club d’Ajaccio, Alain Orsoni, s’est fendu d’un communiqué dans lequel il tenait à revenir sur sa position initiale:

«Il semblerait hélas, que les informations communiquées immédiatement après les faits, ne soient que très partiellement conformes à la réalité. Au début, je n’avais aucune raison de douter de la véracité des déclarations des parents du petit Kenzo, car il m’apparaissait impossible qu’ils aient pu vouloir instrumentaliser leur petit garçon malade à des fins de Bad Buzz. C’est pourquoi, soucieux de préserver les intérêts de mon club et sincèrement révolté, je me suis associé aux manifestations de soutien vis-à-vis de cette famille et condamné avec fermeté les faits tels qu’on les avait exposés.»

«Le contenu de l’enregistrement de la vidéo-surveillance, révèle que la vérité est toute autre et que la gravité des agissements de certains supporters ajacciens, au demeurant répréhensibles, ait été très nettement exagérée.»

Alain Orsoni, président de l’AC Ajaccio

Le président corse de poursuivre: «Désormais, les éléments objectifs de l’enquête, et notamment le contenu de l’enregistrement de la vidéo-surveillance, révèlent que la vérité est toute autre et que la gravité des agissements de certains supporters ajacciens, au demeurant répréhensibles, ait été très nettement exagérée. Le club se réserve donc la possibilité de faire valoir ses droits contre toutes personnes susceptibles d’avoir été à l’origine de ces informations erronées et ceux qui complaisamment, les ont relayées.»

Aux enquêteurs de juger

Les images de la vidéo-surveillance montrant quatre hommes entrer dans la loge, en ressortir après une quinzaine de secondes avec un maillot en main, sont un élément qui servira dans l’enquête. Elles pourraient éclairer le contexte d’une partie de cette agression inadmissible qui s’est déroulée samedi dernier.

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