FootballXamax: alerte confiance en berne!
Les Rouge et Noir s’enfoncent dans un trou d’insécurité. Il va falloir vivre deux semaines au fond de celui-ci. Sans danger imminent, mais avec une échéance importante en ligne de mire.
- par
- Florian Vaney, Neuchâtel
Le sommet n’est qu’à deux pas derrière. Ils viennent de le quitter, pensant alors au plus vite rejoindre le prochain qui trônait non loin à l’horizon. C’était une belle soirée de fin septembre, couronnée d’un récital de football. De ce que la Challenge League peut proposer de mieux. On pouvait bien écrire que le foot romand allait au-devant de beaux jours, personne n’en doutait. Comment en douter après ça? Neuchâtel Xamax était sorti de là en vainqueur grandi, bousculé mais autoritaire. L’autorité d’un leader. Stade-Lausanne en vaincu honorable, peut-être frustré mais sûr de ses convictions, pas mort, donc plus fort. Au fond, le vrai vainqueur s’appelait Romandie.
Plutôt que de se séparer, les deux équipes ont choisi de faire chemin commun dès lors. En empruntant la mauvaise route… Il y a eu ce dernier écart du SLO, ce feu d’artifice de fin de spectacle (5-0 contre Kriens puis 3-2 face à Wil). Depuis, plus un goal. L’armada offensive stadiste est au repos. Les sorties s’enchaînent, les gardiens adverses rigolent. Cinq matches de suite sans trouver la faille. Un grand écart avec le monde d’avant.
Réalisé avec autant de souplesse que celui de Neuchâtel. L’équipe qui commençait à rêver grand après des débuts mêlant folie, maîtrise et soulagement traverse ce qui s’apparente à une méchante crise de confiance. Les chiffres disent un point récolté en six matches. Les yeux dissocient le bon (parfois), le correcte (souvent) et le malaise qui s’installe. Tout à la fois.
Dans tous les gestes du quotidien
Vendredi contre Schaffhouse (0-3), Xamax ne s’est pas égaré faute d’un plan de jeu à côté de la plaque. Non, il s’est planté parce que tout lui paraît désormais incroyablement compliqué. Un contrôle, un relais, une couverture défensive: la spontanéité n’y est plus. Ce Schaffhouse-là n’était pas génial. On prend même le pari qu’il aurait perdu contre à peu près n’importe quelle autre équipe de Challenge League, qu’il aurait sûrement pris une danse contre le Xamax d’il y a deux mois. Ce même Xamax qui aurait plié le match en première mi-temps.
Sauf que sa version actuelle respire le manque de confiance. Cela se voit partout. Dans les prises de balle et de décision de Louis Mafouta, catastrophique vendredi, habituellement si fiable. Dans les conduites de balle de Yanis Lahiouel, comme habité par le besoin d’en faire trop. Dans ces petits signes d’agacement entre coéquipiers. Dans ces gestes incontrôlés de Karim Gazzetta, doublement averti. Dans ces trois buts encaissés venus d’ailleurs. Dans cet oubli que c’est en se faisant mal qu’on inverse une tendance. Dans cette porte du vestiaire qui restera condamnée une demi-heure après le match.
Une ombre plane
Alors on peut tenter de chercher le moment où tout a changé. La première défaite à Thoune après avoir mené 2-0? L’immonde geste d’antisportivité du FC Vaduz deux matches plus tard? L’expulsion d’Andrea Binotto qui en a découlé? La première claque à Schaffhouse (4-0), qui n’était pas sans rappeler le Neuchâtel impuissant de la saison dernière? Peut-être ce dernier point un peu plus que les autres. Parce qu’on ne se sépare pas de son passé, pas même en arrêtant d’y faire référence.
Le début de saison des Rouge et Noir n’était pas un leurre. Mais il a peut-être eu le défaut de faire oublier que les ennuis ne sont jamais vraiment derrière en football. Surtout pas après un épisode aussi traumatisant que celui vécu à la Maladière durant le dernier exercice. C’est malheureux mais c’est ainsi: jusqu’à la prochaine victoire, Igor Djuric et ses coéquipiers vont devoir vivre avec un compteur sur la tête. Un compteur de match sans victoire. Le même qui avait plafonné à neuf l’an dernier. Qu’en bien même le Xamax actuel n’est jamais si loin d’y mettre fin.
Le meilleur moyen pour en finir avec ces comparaisons? Plomber Kriens (dernier avec six points) dans deux semaines au Kleinfeld et s’assurer, vraiment, le droit de travailler dans la sérénité.