France – Macron et Badinter plaident l’abolition universelle de la peine de mort

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FranceMacron et Badinter plaident l’abolition universelle de la peine de mort

Le président français et l’ex-ministre, à qui l’on doit la fin de la peine capitale en 1981 en France, ont livré samedi un vibrant discours appelant tous les pays du monde à abolir les exécutions.

À l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, Emmanuel Macron a livré samedi, aux côtés de Robert Badinter, ex-ministre de la Justice, un vibrant plaidoyer pour la fin de la peine capitale dans le monde.

À l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, Emmanuel Macron a livré samedi, aux côtés de Robert Badinter, ex-ministre de la Justice, un vibrant plaidoyer pour la fin de la peine capitale dans le monde.

via REUTERS

Emmanuel Macron et Robert Badinter ont lancé samedi un vibrant appel à «l’abolition universelle» de la peine de mort, le chef de l’État annonçant une «rencontre au plus haut niveau» début 2022 pour «convaincre» les pays qui l’appliquent encore.

«La peine de mort est vouée à disparaître dans le monde car elle est une honte pour l’humanité», a affirmé Robert Badinter, l’ancien garde des Sceaux qui avait fait adopter l’abolition il y a juste 40 ans, le 9 octobre 1981.

«Vive l’abolition universelle!» a-t-il conclu d’une voix de stentor qui a résonné sous la coupole du Panthéon, où était célébré l’anniversaire d’une loi ayant marqué la France et la présidence de François Mitterrand.

L’ancien avocat et garde des Sceaux âgé de 93 ans a été longuement applaudi par les quelque 200 invités, avant qu’Emmanuel Macron ne lui réponde, saluant sa «passion, en rien altérée par le temps» et sa «capacité d’indignation».

«La révolution que vous avez portée s’est ancrée dans la vie de la Nation française sans que n’augmente, comme le prédisaient alors vos opposants, la criminalité sanglante», a souligné le chef de l’État.

Promesse de campagne de François Mitterrand malgré une opinion majoritairement hostile, l’abolition a été votée par l’Assemblée nationale le 18 septembre 1981, puis le 30 septembre par le Sénat. La mise au rebut de la guillotine était promulguée le 9 octobre, quatre ans après la dernière exécution.

En 1981, la France était «le 35e État à abolir la peine de mort», a rappelé Emmanuel Macron. Depuis, «106 États ont à ce jour emprunté cette voie quand 50 autres respectent un moratoire de droit ou de fait sur les exécutions», s’est-il félicité.

Alors que la question n’était plus guère débattue au niveau politique, elle s’est invitée dans la précampagne de la présidentielle lorsque le polémiste et potentiel candidat Eric Zemmour s’est déclaré «philosophiquement» «favorable» à la peine de mort. «Je ne pense pas qu’on ait bien fait» de l’abolir, a-t-il ajouté le mois dernier.

Rencontre à haut niveau agendée pour 2022

Robert Badinter a cependant jugé improbable un retour de la peine capitale en Europe, où «aujourd’hui, il n’y aurait pas un magistrat qui se prononcerait» en sa faveur «dans les juridictions internationales».

L’objectif est surtout de «mener un nouveau combat», celui de «l’abolition universelle» alors que «483, un nombre certainement sous-évalué, exécutions» ont été perpétrées dans le monde en 2020, selon Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a annoncé que, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022, la France allait organiser «à Paris avec l’ONG Ensemble contre la peine de mort, une rencontre au plus haut niveau rassemblant les sociétés civiles des États appliquant encore la peine de mort ou un moratoire afin de convaincre leurs dirigeants de l’importance et de l’urgence de l’abolir».

Puis, lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, «la France, avec ses partenaires de l’UE», mobilisera «autour d’une résolution pour que, chaque année, les États n’ayant pas aboli la peine de mort communiquent à l’ONU le nombre de condamnations prononcées et le nombre d’exécutions pratiquées», a-t-il ajouté.

Présent au Panthéon, Matthew Goldberg, le président de la Coalition mondiale contre la peine de mort, qui regroupe 165 ONG dans le monde, s’est félicité de ces annonces, se disant persuadé que l’abolition de la peine capitale était «à terme inéluctable».

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