GastronomieOn a testé les lardons végétaux fumés véganes
Le nombre de produits de boucherie déclinés en version végane ne cesse de croître. Lematin.ch a testé un must: des lardons fumés à base de soja. Bon appétit!
- par
- Eric Felley
Au nez, ça le fait, sur la langue, c’est bien salé. Ça croque un peu sous la dent comme des petits morceaux de couenne fumée. Mais de cochon, il n’y en a point. Lematin.ch s’est risqué à tester un produit qui fait polémiquer sur les réseaux sociaux. Il s’agit des «lardons végétaux fumés», que l’on trouve à la Migros dans les rayons destinés à la clientèle végane. Depuis deux ans, le grand distributeur s’est lancé avec constance et fébrilité pour étoffer son offre de produits traditionnels carnés déclinés à la forme végane.
Mortadelle, carpaccio, saucisse…
La grande majorité fait partie de la gamme à base de plantes V-Love (V pour végane), démarrée en juillet 2020. Actuellement quelque 700 produits sont estampillés de la sorte. Parmi eux, on trouve les incontournables de la boucherie classique: mortadelle, Schnitzel, boules de Bâle, carpaccio, saucisse à rôtir, fromage d’Italie, gendarme, tranche de pâté, steak grillé ou cordon-bleu, qui devient cordon-vert. Aujourd’hui, une centaine de recettes typiques ont leur pendant végétal.
Pour les «viandards» et les «véganes»
Les «lardons végétaux fumés» pourraient constituer l’apogée de cette aventure culinaire. Ils se détachent des autres produits par un emballage plus fun, où le rose domine sous l’égide de LA VIE. C’est un produit 100% végétal, riche en protéines et «meilleur pour la planète», qui peut plaire aux «viandards» comme aux «véganes». Composé, entre autres, de protéines de soja, d’huile de tournesol, d’amidon de tapioca ou gomme de konjac, les lardons ont été reproduits quasi à l’identique. Il faut les cuire cinq minutes dans une poêle chaude (vidéo), où ils grésillent dans un fond d’huile. Au goût, surprise, ils tiennent assez bien la comparaison avec leurs frères en viandes. Sur dix, on leur mettra la note 7.
Sur l’emballage, un petit bémol tout de même pour les personnes allergiques: le produit pourrait contenir «du gluten, œuf, lait, poisson, crustacés».
Produits à haute valeur ajoutée
Poussée à ce point, la volonté de copier les produits carnés traditionnels peut paraître absurde. Pourquoi s’ingénier pareillement plutôt que de proposer des produits véganes originaux? La question ne décourage pas la Migros de poursuivre sur sa lancée, loin de là: «Beaucoup de nos clientes et clients réduisent leur consommation de produits d’origine animale, précise son porte-parole Tristan Cerf. La consommation générale de viande diminue et se concentre sur des produits à plus haute valeur ajoutée, tandis que les attentes pour des alternatives aux protéines animales s’élargissent et s’affinent».
Réduire la consommation de produits animaux
Le porte-parole ne cache pas que la Migros a adopté une stratégie sur le long terme: «En effet, nous promouvons activement la réduction de la consommation de produits animaux. Ceci est rendu possible par le fait que Migros détient sa propre industrie et investi dans la recherche et la production d’alternatives aux protéines animale, ainsi que dans la recherche pour le développement de la viande de culture». Le géant orange n’est pas peu fier d’avoir proposé ces derniers temps des premières mondiales avec son yoghourt à base de pois chiches et son fameux et bluffant œuf dur végane en octobre dernier.