Jura bernoisLourde facture après le passage des anarchistes
Pendant un congrès anti-autoritaire, les CFF ont remplacé les trains par des bus, des participants ayant traversé les voies à pied.
![Vincent Donzé](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/751d7ea0-c3b6-4a27-8383-dcc473c55bb5.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C2048%2C1536&fp-x=0.5&fp-y=0.5&crop=focalpoint&s=5391b0d5c1ef3f2e4412468145cfbd47)
Traverser les voies, c’était un raccourci tentant pour des anarchistes et leurs sympathisants réunis à St-Imier du 19 au 23 juillet derniers pour les Rencontres Internationales anti-autoritaires, réparties sur douze sites. Après plusieurs freinages d’urgence et pour éviter un accident, les CFF ont pris la décision de supprimer les trains et de les remplacer par des bus, en direction et en provenance de La Chaux-de-Fonds.
Cette décision a été prise d’un commun accord avec les organisateurs, leurs tentatives de stopper la traversée des voies ayant échoué. Il était alors convenu que le remplacement des trains par des bus pendant cinq jours engendrerait des frais supplémentaires.
Un recours contre le tiers
Grâce au conseiller national Manfred Bühler (UDC), auteur d’une interpellation, le montant de la facture est désormais connu: près de 190 000 francs. «Le centre de sinistres des CFF examine actuellement si un recours contre le tiers responsable peut être exercé et sous quelle forme», lui a répondu l’autorité fédérale.
La facture sera-t-elle envoyée aux anarchistes? Question posée directement aux CFF: «Le dossier et les suites qui y seront données sont actuellement toujours en cours d’examen auprès de notre service juridique», répond leur porte-parole Jean-Philippe Schmidt.
«Chers usagers et contribuables»
Les organisateurs sont-ils disposés à entrer en matière? Cette question est restée sans réponse. Manfred Bühler ne se fait pas d’illusion, lui qui évoque un «pur scandale»: «Tout sera payé par vous, chères et chers usagers et contribuables», a écrit le maire de Cortébert dans un post Facebook.
Son successeur au Grand Conseil bernois a interpellé le Conseil-exécutif: le député Maxime Ochsenbein veut savoir pourquoi il n’avait pas été possible de sécuriser les voies ferrées et d’arrêter ou d’appréhender les fauteurs de troubles. À la sortie de St-Imier, côté de Sonvilier, aucune barrière n’est installée le long de la ligne de chemin de fer.