RDC: Au moins dix morts dans un attentat contre une église dans le Nord-Kivu

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RDCAu moins dix morts dans un attentat contre une église dans le Nord-Kivu

Cette attaque à la bombe perpétrée dimanche contre une église au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) a été revendiquée dans la soirée par le groupe État islamique.

Des fidèles se reposent devant l’église baptiste de Mulamo à Butembo, dans la province du Nord-Kivu. (photo d’illustration)

Des fidèles se reposent devant l’église baptiste de Mulamo à Butembo, dans la province du Nord-Kivu. (photo d’illustration)

AFP

Cet «acte terroriste» s’est produit dans une église pentecôtiste (protestante évangélique) de Kasindi, ville frontalière avec l’Ouganda de la province congolaise du Nord-Kivu, a expliqué le porte-parole de l’armée de RDC, Antony Mualushayi. Il a fait état de 10 morts et 39 blessés et de l’arrestation d’un suspect de nationalité kényane, précisant que des enquêtes étaient en cours.

De son côté le porte-parole de l’opération militaire ougandaise en RDC, Bilal Katamba, a évoqué 16 morts et 20 blessés. «Les assaillants ont utilisé une bombe artisanale pour perpétrer l’attaque et nous soupçonnons les ADF (les Forces démocratiques alliées) d’être derrière cette attaque», a-t-il ajouté.

Dans un tweet, le ministère congolais de la Communication a également parlé d’un «attentat à la bombe perpétré visiblement par des terroristes ADF». L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre de morts.

Dimanche soir, le groupe État islamique a revendiqué l’attaque qui a fait selon lui «près de 20» morts, selon le groupe de surveillance des réseaux islamistes Site.

«Pieds coupés en deux»

Les ADF, rebelles musulmans d’origine ougandaise, sont actifs dans le nord du Nord-Kivu et au sud de l’Ituri, autre province congolaise. Ils figurent parmi les plus meurtriers des quelque 120 groupes armés présents dans l’est de la RDC, dont beaucoup sont l’héritage des conflits régionaux qui ont éclaté au tournant du XXIe siècle. Ces groupes cherchent à contrôler des territoires pour des motifs ethniques et/ou pour en extraire les riches ressources du sol, souvent encouragés et financés par les pays voisins.

La présidence de la RDC a condamné l’attaque, tout comme la mission de maintien de la paix de l’ONU qui l’a qualifiée d’«attaque lâche et ignoble». Sur Twitter, l’ambassade de France a dit être «horrifiée».

Un diacre de l’église évangélique de Kasindi, Esdras Kambale Mupanya, a raconté à l’AFP que les fidèles étaient réunis pour un baptême avant l’explosion de la bombe.  «Plusieurs parmi nous sont morts sur place, d’autres ont eu les pieds coupés en deux», a témoigné cet homme de 42 ans.

«Au moins 370 civils» tués depuis avril

Les ADF, accusés d’avoir massacré des milliers de civils congolais et d’avoir perpétré des attentats à la bombe en Ouganda, ont été placés en 2021 par les États-Unis dans leur liste des «organisations terroristes étrangères», en lien avec le groupe État islamique. Les ADF «ont poursuivi leur expansion géographique» en RDC, y tuant depuis avril 2022 «au moins 370 civils», selon un rapport du groupe d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU sur la RDC du 16 décembre dernier.

Depuis mai 2021, Nord-Kivu et Ituri ont été placés en «état de siège» par le président congolais Félix Tshisekedi, pour tenter de stopper les violences, des responsables militaires remplaçant les administrateurs civils. Mais cette mesure d’exception a également largement échoué à endiguer les attaques.

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