CanadaUn drone transporte pour la première fois des poumons avant une greffe
Les organes, véhiculés par robot aérien entre deux hôpitaux de Toronto, ont été implantés fin septembre sur un patient, a révélé le chirurgien qui a mené l’opération.
![Des vols d’essai ont été nécessaires avant de pouvoir envoyer les poumons à transplanter, dans un caisson réfrigéré attaché à un drone, d’un hôpital à un autre du centre-ville de Toronto. Des vols d’essai ont été nécessaires avant de pouvoir envoyer les poumons à transplanter, dans un caisson réfrigéré attaché à un drone, d’un hôpital à un autre du centre-ville de Toronto.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/10/8ff56f0f-5287-410e-a285-02903b4e2c9a.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=e55a7515acb98168812e9f6bde33d297)
Des vols d’essai ont été nécessaires avant de pouvoir envoyer les poumons à transplanter, dans un caisson réfrigéré attaché à un drone, d’un hôpital à un autre du centre-ville de Toronto.
AFP PHOTO/Unither Bioélectronique/Jason van BruggenUn chirurgien canadien a réalisé fin septembre «ce qui ne s’était jamais fait»: greffer des poumons transportés quelques minutes auparavant grâce à un drone entre deux hôpitaux du centre-ville de Toronto.
«Nous avons prouvé – et c’est un point très important – que c’est possible de le faire sans danger», se félicite auprès le Dr Shaf Keshavjee, qui a collaboré avec une équipe technique pendant deux ans pour réaliser ce vol.
En pleine nuit, le drone a parcouru 1,2 kilomètre en un peu moins de dix minutes dans le ciel de la métropole canadienne, décollant de l’hôpital Toronto Western et atterrissant sur le toit de l’hôpital général.
Les poumons ont ensuite été transplantés, avec succès, chez un patient d’une soixantaine d’années atteint de fibrose pulmonaire.
Le futur du transport d’organes
Le transport par drone s’est fait via un contenant réfrigéré «qui maintient les paramètres thermiques de l’organe» de manière que ce dernier soit «viable pour une transplantation».
«Je pense que les technologies de drone ont un immense potentiel pour que ça devienne un standard en termes de soins de santé», explique Mikaël Cardinal, vice-président chez Unither Bioélectronique, l’entreprise de biotechnologie qui a réalisé le vol. Cette dernière, filiale de la société américaine United Therapeutics, est établie au Québec.
Le dispositif a traversé l’environnement «urbain et complexe» du centre-ville de Toronto de façon automatisée, avec supervision humaine.
En 2019, un drone avait déjà livré un rein aux États-Unis
«Le défi maintenant est d’adapter cette technologie pour la rendre accessible aux patients du monde entier», renchérit le Dr Keshavjee, spécialisé en transplantation pulmonaire, qui rappelle que le poumon est «le plus fragile de tous les organes» à conserver et à transporter.
Le temps est la contrainte la plus critique pour le transport d’organes. L’expérience montre que la technologie de livraison par drones, déjà opérationnelle pour des colis achetés en ligne dans certains pays, pourrait réellement être utilisée pour améliorer le système actuel de transport d’organes et en réduire le coût.
En avril 2019, un drone avait réalisé un vol similaire en acheminant un rein à un hôpital du Maryland, aux États-Unis.