L’aventurier neuchâtelois communique avec une Martienne

Auteur du premier tour du monde à l’énergie solaire à bord d’un catamaran, l’explorateur et conférencier neuchâtelois Raphaël Domjan (51 ans) a des choses à dire, onze ans après un exploit suivi de la première navigation solaire et polaire dans l’océan Arctique. Son porte-voix présenté lundi à l’aérodrome de Payerne est une influenceuse américaine qui rêve d’aller sur Mars, Alyssa Carson, séduite par une… raclette!

Décidément, les explorateurs aiment le fromage: ce week-end, Mike Horn et le cuisinier Philippe Etchebest ont publié une vidéo d’une fondue au feu de bois. Une double publication qui passe par-dessus la jambe d’une enquête de «Temps Présent» sur le passé militaire de l’aventurier Mike Horn qui, lors de son service militaire en 1986, faisait partie du bataillon 101 de l’armée sud-africaine, réputé pour sa dureté dans la traque contre les insurgés.

Lundi à Payerne, la raclette était moins trouble que la fondue. Raphaël Domjan et ses sponsors peuvent désormais s’appuyer sur Alyssa Carson pour faire passer un message et «(re)donner à la jeunesse de ce monde des rêves d’avenir».

Leur rencontre se déroule cette semaine autour de la base de l’avion solaire HB-SXA. Elle se veut «forte en symboles»: invitée par le pilote de la mission SolarStratos, Alyssa Carson, alias @nasablueberry, est ambassadrice du projet de vol spatial privé «Mars One».

Tous deux sont pilotes et maîtrisent la chute libre. Un vol en avion électrique est prévu, après un passage dans un simulateur de vol. Des repérages seront effectués au-dessus des Alpes, où Raphaël Domjan tentera ce printemps de trouver les courants favorables à l’établissement d’un record d’altitude.

La mission SolarStratos vise la stratosphère en mode solaire moyennant des innovations technologiques. Entretien avec son concepteur, Raphaël Domjan:

Rêvez-vous aussi d’aller sur Mars?

«Enfant déjà, j’avais le rêve d’être astronaute, mais la planète Mars, c’est celui d’Alyssa l’influenceuse. Mon but à moi, aujourd’hui, c’est d’apporter des valeurs à la jeunesse. Des valeurs, et des perspectives: SolarStratos vise à démontrer qu’avec les technologies actuelles, il est possible de réaliser des prouesses qui dépassent le potentiel des énergies fossiles. Aux fanatiques qui prétendent qu’on ne pourra plus voler, je réponds qu’on volera autrement. Voler, c’est le rêve de l’homme»…

Voler autrement, mais comment?

«Sans brûler de carburant fossile, sans émettre de CO₂. L’énergie solaire, c’est le rêve d’Icare!»

Comment vous déplacez-vous?

«En voiture électrique, et je produis ma propre électricité! Un aller-retour de deux jours à Rio, le temps d’un événement organisé à l’aéroport, c’est une invitation que j’ai refusée. Je ne vais plus à Paris en avion, mais s’il faut passer 15 heures pour un trajet qui dure une heure en avion, ça non!»

Êtes-vous un exemple à suivre?

«Je ne suis pas exemplaire, qui peut l’être? Avec SolarStratos, il n’est pas question d’exemplarité, mais d’exemplification: il s’agit de montrer le potentiel d’une énergie renouvelable et de réaliser des démonstrations face aux lobbys, pas de dire aux gens ce qu’ils doivent faire».

À qui s’adresse votre message?

«À la jeunesse qui face à la guerre, face au prix de l’énergie, va changer le monde en arrêtant les énergies fossiles utilisées depuis 1850, sans pour autant renoncer à l’inutile, en continuant d’aller au cinéma et au théâtre. N’en déplaise aux extrémistes écologistes, l’inutile est superutile!»

Pourquoi faire appel à Alyssa Carson?

«Pour son impact via les réseaux sociaux dans son rôle d’influenceuse, tout en étant une pilote engagée dans des missions de recherche. Une jolie fille qui se distingue par son maquillage n’aurait pas suffi…»