Genève: Des proches d’Israéliens disparus appellent le CICR à l’aide

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GenèveDes proches d’Israéliens disparus appellent le CICR à l’aide

Sans nouvelle de leur fils, de leur nièce, ou de leur neveu depuis les attaques du Hamas, des proches en détresse ont rencontré vendredi la présidente du CICR et le Haut-Commissaire de l’ONU.

Michal Dorset, Doris Liber et  Assaf Shem Tov (de g. à dr.)

Michal Dorset, Doris Liber et  Assaf Shem Tov (de g. à dr.)

AFP

«Rien n’a été fait» pour les aider, affirment en colère des proches de personnes disparues depuis les attaques du Hamas le 7 octobre en Israël, venus cette semaine à Genève demander l’aide du Comité international de la Croix-Rouge.

«Absolument rien n’a été fait»

«SOS!! Il faut que quelqu’un soit là pour s’en occuper», lance devant les médias Doris Liber, sans nouvelle de son fils Guy Iluz, 26 ans, depuis l’attaque au cours de laquelle le Hamas a pris quelque 200 personnes en otages. Son fils participait au festival de musique où plusieurs centaines de personnes sont mortes ou ont été blessées dans l’attaque du mouvement islamiste. «Il a appelé depuis la fête. Nous avons entendu les tirs, il a été blessé», dit Doris Liber. Elle et les proches de deux autres personnes disparues sont venus vendredi à Genève rencontrer la présidente du CICR Mirjana Spoljaric Egger, ainsi que le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk. Selon eux, la communauté internationale n’en fait pas assez pour les aider à retrouver leurs proches et à avoir des nouvelles.

«Absolument rien n’a été fait. Nous attendons de l’Europe qu’elle se manifeste et dise que ce n’est pas acceptable, que ce n’est pas juste. Nous attendons de l’Europe qu’elle se manifeste et crie», assène Assaf Shem Tov, sans nouvelle de son neveu, Omer Shem Tov, 21 ans, qui était également au festival. «Nous demandons à l’humanité d’intervenir», ajoute-t-il. Il souhaite que le CICR, qui fait depuis des décennies des visites dans les centres de détention israéliens et palestiniens, «se rende sur place pour voir les otages et s’assurer qu’ils sont bien traités».

AFP

«Il ne s’agit pas de politique, il ne s’agit pas de prendre parti»

Plus de 1400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils tués par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l’attaque des combattants du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes. Lors des attaques le Hamas a aussi pris en otages quelque 200 personnes de diverses nationalités, selon les autorités israéliennes. L’armée estimait vendredi que la majorité d’entre eux étaient «vivants».

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Michal Dorset, sans nouvelle de sa nièce Romi Gonen, 23 ans, qui participait également au festival, estime aussi que «rien n’a été fait» jusqu’à présent. «Nous voulons dire ce que nous ressentons, ce que nous voulons qu’il se passe. Ces organisations sont payées pour cela, c’est leur travail. Il ne s’agit pas de politique, il ne s’agit pas de prendre parti, il s’agit de prendre soin des gens», dit-elle aux journalistes.

«La Suisse, pays neutre»

Les pays dont des ressortissants sont détenus – Etats-Unis, France et Grande-Bretagne en tête – s’activent en coulisses pour les faire libérer, même si officiellement Israël a la main sur les négociations. Etats-Unis et Union européenne n’ont par ailleurs aucun lien direct avec le Hamas, qu’ils considèrent comme une organisation terroriste.

Jonathan Gutman, qui vit à Prague, mais dont le cousin Eviatar David, 23 ans, fait partie des otages selon lui, est lui aussi venu cette semaine à Genève rencontrer le CICR, ainsi que des représentants des autorités suisses. «Mon espoir est que la Suisse, pays neutre, pourra vraiment nous aider en ayant un rôle de médiateur» afin de pouvoir contacter les otages, explique-t-il à l’AFP. Il espère que le gouvernement suisse attendra avant de mettre le Hamas sur une liste terroriste. «Je suis également indigné» par les attaques, dit-il, mais «je crains que la Suisse ne perde sa position unique de neutralité» si elle franchit le pas.

(AFP)

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