Pakistan: Le parlement et le gouvernement pakistanais dissous

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PakistanLe parlement et le gouvernement pakistanais dissous

Le président pakistanais Arif Alvi a annoncé ce mercredi la dissolution du gouvernement et du parlement, avant des élections qui pourraient n’être organisées qu’en 2024.

Les prochaines élections qui devraient se tenir sans l’homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan.

Les prochaines élections qui devraient se tenir sans l’homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan.

AFP

Le gouvernement et le parlement pakistanais ont été dissous mercredi, a annoncé la présidence, avant des élections qui selon les autorités pourraient n’être organisées que l’an prochain. «Le président (Arif Alvi) a dissout l’Assemblée nationale sur recommandation du premier ministre», a indiqué un communiqué de la présidence.

Auparavant, le parlement s’était réuni pour la dernière fois mercredi soir avant sa dissolution, qui était attendue. Un gouvernement intérimaire, dirigé par des technocrates, devrait être chargé de superviser les prochaines élections qui devraient se tenir sans l’homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan.

Trois jours

Le pays connaît des remous politiques depuis que l’ex-premier ministre Imran Khan a été écarté du pouvoir en avril 2022. Dernier événement en date: la condamnation pour corruption samedi du septuagénaire et son emprisonnement, après des mois de répression à l’encontre de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI).

«Au cours des seize derniers mois, notre gouvernement a fait de son mieux pour améliorer la situation et a servi la nation avec une conviction totale», a déclaré le premier ministre sortant, Shehbaz Sharif, lors d’un dernier discours à son cabinet. «Ce pays ne pourra pas progresser tant qu’il n’y aura pas d’unité nationale», a-t-il ajouté.

Le nouveau premier ministre doit être annoncé dans les trois jours suivant la dissolution du parlement, selon la constitution. Selon la loi, les élections doivent se dérouler dans les 90 jours suivant la dissolution du parlement, mais la coalition gouvernementale a prévenu qu’elles pourraient être retardées. On ignore la forme que prendra le PTI avec son chef charismatique derrière les barreaux.

Marasme économique

Les deux partis dynastiques habituellement en conflit qui dirigent la coalition sortante, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) et le Parti du peuple pakistanais (PPP), devraient, eux, continuer de peser. Cette coalition n’a néanmoins guère obtenu de soutien populaire au cours des 18 mois qu’elle a passés à la tête du cinquième pays le plus peuplé du monde.

L’économie est toujours dans le marasme malgré un nouveau plan de sauvetage du Fonds monétaire international, avec une dette extérieure écrasante, une inflation galopante et un chômage généralisé dans les usines mises à l’arrêt par manque de devises pour l’achat de matières premières.

«Les décisions économiques sont invariablement difficiles et souvent impopulaires, ce qui nécessite un gouvernement à long terme pour les mettre en œuvre efficacement», a pointé Ahmed Bilal Mehboob, membre d’un groupe de réflexion pakistanais.

Spéculation sur un report du scrutin

Les données du dernier recensement effectué en mai ont finalement été publiées le week-end dernier et la commission électorale affirme qu’elle a besoin de temps pour redessiner les limites des circonscriptions électorales, un point sensible pour plusieurs partis politiques.

Selon le directeur de l’Institut d’Asie du Sud du Wilson Center à Washington, Michael Kugelman, tout retard pourrait révéler les divergences entre les principaux partenaires de la coalition, la PML-N et le PPP. «Retarder l’élection pourrait simplement irriter davantage le public et galvaniser une opposition qui a déjà souffert de mois de répression», estime-t-il.

Les États-Unis ont fait savoir mercredi qu’ils suivaient avec inquiétude la situation au Pakistan, craignant que des violences puissent éclater à l’approche des élections. «Nous sommes évidemment préoccupés par toute action – en particulier toute action violente – qui pourrait contribuer à l’instabilité du Pakistan», a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité.

(AFP)

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