Afghanistan - Le Pakistan appelle à un dégel des avoirs afghans

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AfghanistanLe Pakistan appelle à un dégel des avoirs afghans

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi a plaidé la cause des talibans, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Shah Mahmood Qureshi, à New York, le 20 septembre 2021.

Shah Mahmood Qureshi, à New York, le 20 septembre 2021.

AFP

Le Pakistan a appelé lundi les grandes puissances à débloquer les milliards de dollars d’avoirs afghans gelés après la prise du pouvoir par les talibans, mais Islamabad ne s’attend pas à une reconnaissance prochaine du nouveau gouvernement.

La plus grande urgence est d’éviter un effondrement encore plus grand de l’économie afghane, a averti le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi en amont de discussions sur l’Afghanistan lors de l’assemblée générale des Nations Unies.

«D’un côté, on lève de nouveaux fonds pour éviter une crise et, d’un autre côté, l’argent qui est le leur, qui leur appartient, ils ne peuvent pas l’utiliser», a expliqué Shah Mahmood Qureshi à des journalistes. «Je pense que le gel des avoirs n’arrange pas la situation. Je demande instamment aux pouvoirs en place de revoir cette politique et de réfléchir à un dégel», a-t-il déclaré.

Les États-Unis ont gelé 9,5 milliards de dollars (8,8 milliards de francs) de la Banque centrale afghane et les prêteurs internationaux évitent l’Afghanistan, inquiets de fournir des liquidités pouvant être utilisées par les talibans.

«Des tendances à encourager»

Le Pakistan a été le principal soutien du régime taliban entre 1996 et 2000 et a longtemps été accusé par les États-Unis d’alimenter, via ses services de renseignement, les rebelles islamistes pendant la guerre de 20 ans contre les forces de l’OTAN et du gouvernement soutenu par les Occidentaux.

Tout en appelant au dialogue avec les talibans, Shah Mahmood Qureshi semble partager avec la diplomatie américaine l’idée qu’il est prématuré d’établir des relations officielles avec le nouveau régime. «Je pense que personne n’est pressé de reconnaître (le gouvernement) à ce stade et les talibans devraient garder un œil dessus», a estimé Shah Mahmood Qureshi. Si les nouveaux maîtres de Kaboul veulent la reconnaissance, «ils doivent être plus sensibles et plus réceptifs à l’opinion internationale», a-t-il ajouté.

Shah Mahmood Qureshi espère que les talibans seront plus ouverts après avoir formé un gouvernement intérimaire comprenant des personnalités placées sur la liste noire des Nations Unies pour terrorisme. Le chef de la diplomatie pakistanaise voit du «positif» chez les talibans, comme la déclaration d’amnistie et la volonté d’inclure des groupes ethniques autres que les Pachtounes dominants.

«Il y a des tendances à encourager», a souligné Shah Mahmood Qureshi. Des activistes et des témoins assurent que la réalité sur le terrain est différente des promesses des talibans, les femmes et les filles étant privées d’emploi et d’éducation malgré les annonces officielles du nouveau régime.

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