ÉclairageBenzema sacré, avant le retour d’un duo
La logique a été respectée cette fois pour l’attribution du ballon d’or. Place ensuite à Haaland et Mbappé?
- par
- Daniel Visentini
Il faut sans doute se méfier des idées reçues. L’hégémonie du duo Messi-Cristiano Ronaldo avait sûrement quelque chose d’injuste dans son exclusivité, mais, sur le fond, elle a consacré sept fois l’Argentin et cinq fois le Portugais pour leurs exceptionnelles qualités. Depuis 2008, seul Luka Modric s’était invité à la fête (2018). Toutes les choses ont une fin. Avec le Ballon d’or attribué lundi soir à Karim Benzema, fin des discussions sur le bien-fondé du choix: le buteur du Real et de l’équipe de France a fait l’unanimité ou presque pour ses performances sportives.
La cérémonie a été avancée, elle a précédé le Mondial au Qatar qui arrive, c’est le seul bémol, mais qui n’entache en rien la légitimité du trophée qui récompense Benzema. Le Lyonnais rejoint ainsi ses compatriotes sacrés une fois, Raymond Kopa (1958), Jean-Pierre Papin (1991) et Zinédine Zidane (1998), mais il lui faudrait encore l’emporter à deux reprises pour égaler Michel Platini (1983-84-85). Possible?
Peut-être ce sacre logique de Benzema est-il un moment de transition. Entre le temps d’avant et celui qui s’annonce. Les projections sont ce qu’elles sont, forcément fragiles, sujettes à bouleversements, mais il y a deux stars du football qui ont déjà commencé à asseoir leurs envies: Erling Haaland (10e lundi) et Kylian Mbappé (6e). Le Norvégien était déjà impressionnant avec Dortmund, il l’est plus encore cette saison avec Manchester City. Le Français, si on lui passe ses caprices de diva, est incontournable sur le terrain avec le PSG, il le sera aussi avec le Real s’il rejoint Madrid cet hiver, ou n’importe où il ira d’ailleurs, en hiver ou plus tard, s’il quitte Paris.
Vous avez aimé le duel Messi-CR7? Vous allez adorer celui entre Haaland et Mbappé. Promis. Il y a là ce qui se fait de mieux pour dynamiter une défense adverse. Évidemment, cela relancera le débat sur la nature même du Ballon d’or, qui récompense à une écrasante majorité les joueurs offensifs et les buteurs en particulier. En oubliant si souvent les défenseurs et les gardiens.
Mais si ces deux-là continuent de tenir leurs promesses, alors on fera comme d’habitude semblant d’oublier un peu cette injustice. On s’interrogera, on discutera, mais on regardera tout de même le palmarès, année après année. Juste ou injuste, le Ballon d’or restera cette consécration qui fait parfois débat, mais qui réunit la famille du football autour de ses meilleurs joueurs. Même ceux qu’on oublie. C’est déjà ça.