Affaire Estelle MouzinL’ex-femme de Michel Fourniret confrontée à des codétenues
Monique Olivier va revoir mardi certaines des femmes à qui elle aurait avoué en 2018 des détails sur les meurtres de son ancien mari, dont celui présumé de la petite Estelle Mouzin.
Monique Olivier, l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, doit être confrontée mardi après-midi à plusieurs de ses anciennes codétenues à qui elle s’était confiée sur l’assassinat d’Estelle Mouzin, en 2003, a indiqué à l’AFP son avocat, Me Richard Delgenes.
«Essayer de déterminer un lieu»
Celle qui est désormais la seule à pouvoir aider à résoudre les énigmes laissées par son ex-mari, décédé en mai à l’âge de 79 ans, est une nouvelle fois entendue depuis lundi au Tribunal judiciaire de Paris par la juge d’instruction Sabine Khéris.
La magistrate est chargée des investigations sur la mort d’Estelle Mouzin, 9 ans, disparue de Guermantes (Seine-et-Marne) le soir du 9 janvier 2003. Quelques mois avant que son état de santé ne se dégrade, Michel Fourniret avait reconnu auprès de la juge son rôle dans cette affaire.
En avril dernier, Monique Olivier avait fini par avouer avoir accompagné son ex-mari le 11 janvier 2003 dans un bois des Ardennes pour qu’il enfouisse le corps.
Depuis juin 2020, Mme Khéris y a organisé huit campagnes de fouilles pour tenter, en présence parfois de l’ex-épouse du tueur en série, de retrouver le corps de la fillette, sans succès.
Le but de ces nouvelles auditions et confrontations est «d’essayer de déterminer un lieu» où se trouverait le corps, a déclaré Me Delgenes.
Investigations relancées en 2018
En 2018, cinq détenues de la prison de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui disaient avoir entendu Monique Olivier se confier sur les agissements de son ex-époux, avaient été auditionnées par les enquêteurs.
Mme Olivier pourrait par ailleurs être interrogée mercredi par la juge sur la disparition de Lydie Logé, 29 ans, en 1993 dans l’Orne, selon Me Delgenes.
Alors que deux enquêtes, de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été relancées en 2018 après des rapprochements établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l’ADN de la mère de Lydie Logé.
Monique Olivier purge une mesure de sûreté de 28 ans à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) pour complicité dans quatre des meurtres de «l’ogre des Ardennes».
Elle est par ailleurs mise en examen, également pour complicité, dans les disparitions de Lydie Logé et Estelle Mouzin, mais aussi de Marie-Angèle Domece à 19 ans (1988) et Joanna Parrish à 20 ans (1990).