VaudPrès de 50 millions pour booster l’école numérique malgré les oppositions
Le Grand Conseil devra se prononcer sur une enveloppe de plus de 48 millions de francs pour la deuxième phase du projet d’éducation numérique. Les syndicats de l’enseignement tentent de freiner ces ardeurs.

Frédéric Borloz avait annoncé vouloir poursuivre le programme lancé par sa prédécesseure Cesla Amarelle.
20min/Monika FlueckigerLe chef du Département de l’enseignement Frédéric Borloz aura certainement fort à faire pour convaincre les députés et les enseignants de financer la deuxième phase du projet d’éducation numérique dans les écoles vaudoises. Dans un communiqué, le Conseil d’État vaudois annonce vendredi que trois décrets seront soumis au Grand Conseil. Le premier à hauteur de 36 millions de francs concerne la formation des enseignants. Le second, de 12 millions, couvre les infrastructures. Et enfin, le troisième (ndlr: non chiffré) est un mécanisme d’achat du matériel. Ces crédits doivent permettre de financer l’éducation numérique pour les cinq ans à venir, dans la deuxième et dernière phase du projet.
Une pétition pour un moratoire sur l’éducation numérique
Chère à l’ancienne Conseillère d’État PS Cesla Amarelle, l’éducation numérique «vise à développer la formation des élèves à la science informatique, à l’usage des outils numériques et à la citoyenneté numérique», indique le Conseil d’État. Seulement voilà, tous les enseignants ne sont pas de cet avis. Les syndicats de l’enseignement vaudois ont lancé début octobre une pétition qui demande un moratoire sur cette réforme numérique. En clair, ils implorent le canton de lever le pied et de réfléchir. «Le but est d’ouvrir le débat public sur la place du numérique à l’école et sa plus-value», résume Marc Gigase, enseignant et membre du groupe enseignement du Syndicat des services publics.
«Sur un tempo apaisé»
Les auteurs de la pétition s’inquiètent aussi des risques sanitaires et psychosociaux chez les élèves et de l’impact «désastreux» des nouvelles technologies sur l’environnement. La démarche est déjà soutenue par des médecins, logopédistes ou encore anthropologues.
Le Canton rétorque dans son communiqué que «celles et ceux qui ont participé au premier pilote et après quelques années de pratique considèrent à une large majorité (84%) les technologies numériques utiles pour l’apprentissage» et assure que cette deuxième phase se déroulera «sur un tempo apaisé». Un premier crédit d’investissement de 30 millions avait été voté par le Grand Conseil en 2019. La fin de déploiement du chantier est prévue pour l’année scolaire 2027-2028.
Ne ratez plus aucune info
Pour rester informé(e) sur vos thématiques préférées et ne rien manquer de l’actualité, inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque jour, directement dans votre boîte mail, l’essentiel des infos de la journée.