Présidentielle américaine: Biden attaque Trump et sa rhétorique «nazie»

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Présidentielle américaineBiden attaque Trump et sa rhétorique «nazie»

Joe Biden a lancé vendredi une attaque frontale contre son rival Donald Trump dans un grand discours avec lequel il espère doper sa campagne pour la présidentielle de novembre.

Le président américain Joe Biden lors de son un discours Montgomery County Community College à Blue Bell, en Pennsylvanie, le 5 janvier 2024.

Le président américain Joe Biden lors de son un discours Montgomery County Community College à Blue Bell, en Pennsylvanie, le 5 janvier 2024.

Getty Images via AFP

Presque trois ans jour pour jour après l’assaut du Capitole, le président démocrate a présenté l’élection comme un choix entre un homme «obsédé par le passé» et par ses propres intérêts (Donald Trump) et un autre à qui n’importent que «l’Amérique» et «l’avenir» (lui-même).

Donald Trump, grand favori des républicains, «est prêt à sacrifier notre démocratie afin d’obtenir le pouvoir», a fustigé Joe Biden en Pennsylvanie. «Il parle du sang des Américains qui est empoisonné (par les migrants, ndlr), utilisant exactement le même langage que celui utilisé dans l’Allemagne nazie», a poursuivi Joe Biden, 81 ans, qui est au coude-à-coude ou juste derrière Donald Trump dans les sondages.

Le président devait tenir son discours samedi, trois ans pile après l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, par des partisans de Donald Trump qui tentaient d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, mais la date a été avancée à vendredi à cause d’une prévision de tempête.

«Cause sacrée»

Offensif, Joe Biden a longuement évoqué vendredi la violence du 6 janvier, «un jour gravé pour toujours dans notre mémoire parce que c’est ce jour-là que nous avons failli perdre l’Amérique». L’assaut du Capitole reste un sujet de discorde aux États-Unis: un quart des Américains pensent, sans preuve, que le FBI en est à l’origine, selon un sondage du «Washington Post» et de l’Université du Maryland publié cette semaine.

D’où le fait que «la question la plus urgente de notre époque (soit) de savoir si la démocratie est toujours la cause sacrée de l’Amérique», a-t-il lancé. «C’est tout l’enjeu de l’élection de 2024.» «Trump et ses partisans MAGA («Make America Great Again», slogan phare du milliardaire républicain, ndlr) non seulement cautionnent la violence politique mais ils en rient», a dénoncé Joe Biden.

Un porte-parole de Trump, Steven Cheung, a aussitôt rétorqué que Joe Biden était «la vraie menace à la démocratie». Il l’a accusé d’«utiliser le gouvernement comme arme pour s’en prendre à son principal adversaire politique» et interférer dans l’élection, en allusion aux nombreuses affaires qui cernent Donald Trump en justice. 

Lors de sa dernière campagne en 2020, Joe Biden avait déjà qualifié son duel avec Donald Trump de «bataille pour l’âme de l’Amérique». Le lieu choisi par le démocrate pour son discours est symbolique: Valley Forge a vu George Washington, futur premier président des États-Unis, rassembler les forces militaires américaines qui luttaient contre l’Empire britannique il y a près de 250 ans. 

Épines dans le pied

Le magnat républicain de l’immobilier assure toujours, sans la moindre preuve, que l’élection de 2020 lui a été «volée». «Soyons clairs sur l’élection de 2020 (…). J’ai gagné l’élection, il était le perdant», a lâché Joe Biden sous les applaudissements, se présentant comme le gardien de la démocratie américaine. «Nous savons tous qui est Donald Trump. La question à laquelle nous devons répondre, c’est qui sommes-nous!» a-t-il lancé, exhortant les électeurs à se mobiliser.

Ce coup d’accélérateur à la campagne de Joe Biden intervient après les critiques de certains démocrates, qui estiment qu’elle a jusqu’ici été molle. Le président peine encore notamment à convaincre les électeurs que l’économie s’améliore malgré des chiffres de l’emploi plus favorables que prévu vendredi.

Autres épines dans son pied: l’immigration et le casse-tête de la frontière mexicaine, le soutien à la guerre d’Israël contre le Hamas qui divise son parti ou encore le Congrès qui bloque sa demande de fonds supplémentaires à l’Ukraine.

Le refus de Joe Biden de mentionner les multiples affaires judiciaires de Donald Trump l’a aussi privé de l’une de ses principales armes contre le milliardaire républicain. Mais la première faille de Joe Biden reste probablement son âge. Il connaît la pire cote de popularité pour un président en exercice lors du mois de décembre précédant une élection. 

Trump accuse Biden «d’attiser les peurs»

Donald Trump a accusé vendredi Joe Biden d’«attiser les peurs» après le discours du président comparant la rhétorique du républicain à celle de «l’Allemagne nazie». «Joe-la-Crapule a organisé aujourd’hui en Pennsylvanie un événement de campagne pathétique, attisant les peurs», a lancé l’ancien président lors d’un meeting dans l’Iowa.

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