VoileAlan Roura s’offre le «Hugo Boss» d’Alex Thomson
Le marin suisse a racheté le dernier bateau du Britannique. De quoi viser la victoire lors du prochain Vendée Globe, en 2024.
- par
- Grégoire Surdez
Alan Roura a réalisé le coup de l’année sur le marché des Imoca, les bateaux du Vendée Globe. Il a travaillé depuis six mois en toute discrétion pour acquérir le dernier bateau du Britannique Alex Thomson, qui a annoncé lundi qu’il renonçait, pour quelques années, à la course au large. Mis à l’eau en août 2019, «Hugo Boss 3» est à la pointe du développement et de la technologie.
À 28 ans, Roura, déjà deux Vendée Globe au compteur, se retrouve propulsé dans une dimension totalement nouvelle. «Ce rachat s’inscrit dans mon projet de performance en 2024, avec la volonté de participer à la barre d’un bateau à la fois performant et fiabilisé, explique le Genevois. Je suis évidemment plus qu’heureux d’avoir réussi à réunir les conditions nécessaires à cette opération.» Un mécène passionné et plusieurs nouveaux partenaires ont rendu possible l'impossible.
C’est donc avec le bateau le plus extrême de la flotte des Imoca 60 pieds qu’Alan Roura va s’aligner sur les plus grandes courses océaniques dès la saison prochaine. Avec en premier point d’orgue, la Route du Rhum 2022. De quoi poursuivre sa progression avec toujours la même intelligence et humilité. «Ce bateau nous propulse dans une nouvelle dimension, souligne avec lucidité le navigateur. Il va falloir se professionnaliser encore davantage et ne laisser place ni au hasard ni à l’approximation. Je vais quant à moi devoir me concentrer exclusivement sur ma préparation et déléguer certains aspects de ma fonction d’entrepreneur à des personnes de confiance et d’expérience.»
Mais avant de tirer ses premiers bords sur ce bateau qui a tout d’une bête de course, Alan Roura et son équipe vont devoir encore finaliser l’arrivée des derniers partenaires pour assurer un budget de fonctionnement à la hauteur de la monture. Un sponsor titre a déjà été trouvé et sera prochainement dévoilé. D’autres nouveaux partenaires sont déjà de l’aventure. «Mais il reste de la place pour embarquer avec nous», précise Alan Roura, qui mise une fois encore sur un projet 100% suisse. «Représenter mon pays est quelque chose qui me tient à cœur.»