VenezuelaÀ Caracas, la CPI enquête sur d’éventuels crimes contre l’humanité
La CPI a ouvert en 2018 une enquête préliminaire sur des violations présumées des droits humains par le gouvernement de Nicolás Maduro.
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a entamé dimanche une visite de trois jours au Venezuela, pays sous enquête préliminaire pour crimes présumés contre l’humanité.
Karim Khan est arrivé à Caracas à l’invitation du gouvernement du président Nicolás Maduro, dans le cadre d’une tournée en Amérique latine qui l’avait précédemment conduit en Colombie. La chaîne d’État VTV a rapporté sur les réseaux sociaux l’arrivée du procureur à l’aéroport de Maiquetia, qui dessert la capitale vénézuélienne, où il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Félix Plasencia.
«La visite qui répond à l’invitation formelle faite par l’État vénézuélien à travers le bureau du procureur général de la République, s’inscrit dans le cadre des relations institutionnelles que le Venezuela entretient avec la Cour pénale internationale depuis sa création», a indiqué VTV sur Twitter. «Le procureur Khan devrait connaître de première main les progrès des institutions de l’État et établir un dialogue de coopération positif» lors de cette visite, a-t-on ajouté.
«Base raisonnable»
Basée à La Haye (Pays-Bas), la CPI a ouvert en 2018 une enquête préliminaire sur des violations présumées des droits humains par le gouvernement Maduro, notamment en raison de la violente répression des manifestations antigouvernementales de 2017 au cours desquelles près de 100 personnes sont mortes.
Le prédécesseur de Karim Khan, Fatou Bensouda, a déclaré qu’il y avait une «base raisonnable» pour croire que des crimes contre l’humanité ont été commis et a parlé de «l’inaction» des autorités vénézuéliennes pour enquêter dessus. Karim Khan devra décider s’il faut demander aux juges d’ouvrir une enquête complète sur l’affaire, ce qui pourrait conduire à des inculpations de personnes liées à la répression.
La justice vénézuélienne a inculpé et condamné des agents des forces de l’ordre pour la mort lors des manifestations de 2017, mais ses détracteurs considèrent que les mesures ont été prises uniquement pour éviter un procès devant la CPI.