FinanceUn regain de tensions sur les banques refait vaciller les Bourses
Les actions des banques européennes ont subi vendredi de lourdes pertes. Parmi les plus sévèrement touchés, le titre de la Deutsche Bank s’est effondré de près de 9%.
Les marchés mondiaux restaient sous pression ce vendredi, surtout en Europe où les places boursières ont terminé la séance largement dans le rouge, face au retour des craintes sur la santé financière des banques européennes.
Les places ont chuté de 1,74% à Paris, de 1,66% à Francfort, de 1,26% à Londres après une première partie de semaine dans le vert consécutivement au rachat en catastrophe de Credit Suisse par UBS. La Bourse suisse s’en est un peu mieux tirée, avec une baisse de 0.79%.
Deutsche Bank en plein tourmente
Côté banques, la Deutsche Bank figurait parmi les plus touchées, avec une chute de 8,5%, après s’être enfoncée de plus de 13% en cours de séance. A Zurich, l’action Credit Suisse a lâché 5,19% et UBS 3,55%.
D’après le média économique Bloomberg, ces banques feraient partie de celles soupçonnées par la justice américaine d’avoir aidé des oligarques russes à contourner les sanctions occidentales. Contactées par l’AFP, Credit Suisse n’a pas souhaité commenter l’information et UBS n’a pas répondu.
Le secteur bancaire américain était également délaissé, mais dans une moindre mesure: JP Morgan Chase perdait 1,62% à Wall Street, Morgan Stanley 3,49%, Goldman Sachs 2,39% et Bank of America 1,59%. La banque régionale First Republic, particulièrement sous pression depuis la faillite de SVB, lâchait 3,59%.
Qui sera le prochain?
«La peur d’une contagion» dans le secteur bancaire «n’a pas encore disparu», note Neil Wilson, analyste de Finalto, qui souligne le fort repli des actions des banques européennes vendredi, ce qui «pèse sur le sentiment général» du marché.
«Comme je l’ai dit à plusieurs reprises au cours des deux dernières semaines, la crise ne s’arrêtera que lorsque les investisseurs cesseront de se demander qui sera le prochain», assène l’expert. «Et il semble que nous n’en soyons pas encore là.»
«Il est clair qu’après un bref répit en début de semaine, nous sommes loin d’être sortis d’affaire», prévient Fiona Cincotta, analyste de City Index. «Alors que les taux d’intérêt continuent d’augmenter, les craintes concernant le secteur bancaire risquent de s’accroître.»
Prix du pétrole en berne
Les valeurs refuges comme le dollar, le yen et l’or étaient recherchées ce vendredi. En revanche, l’euro chutait de 0,66% face au dollar, à 1,076 dollar pour un euro. Les prix du pétrole s’écroulaient aussi, ce qui est souvent signe que les investisseurs craignent une récession économique. Le baril de Brent de mer du Nord pour livraison en mai perdait 2,61% à 73,93 dollars, tandis que le baril de WTI américain à même échéance reculait de 2,76% à 68,03 dollars.
Deutsche Bank: Olaf Scholz tente de rassurer
«Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit» pour la Deutsche Bank, première banque allemande qui a chuté vendredi de plus de 10% en Bourse, a assuré Olaf Scholz à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. «Le système bancaire est stable en Europe», a-t-il affirmé, alors que la crainte d’une crise financière faisait chuter les marchés vendredi.