Hockey sur glace: LHC: une semaine pour panser ses plaies et se remettre les idées en place

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Hockey sur glaceLHC: une semaine pour panser ses plaies et se remettre les idées en place

Douzième du classement, la situation du Lausanne froisse les supporters lausannois. Cible privilégiée: Petr Svoboda, le directeur des opérations hockey. Au milieu de toutes ces frictions, les Lions ont un match à préparer et éventuellement des blessés à récupérer. Le LHC joue dimanche à Zurich (15 h 45).

Cyrill Pasche
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Cyrill Pasche
Le public lausannois reste fidèle à son équipe et continue de soutenir les joueurs. Mais la colère monte et Petr Svoboda est devenu la cible prioritaire des fans du LHC.

Le public lausannois reste fidèle à son équipe et continue de soutenir les joueurs. Mais la colère monte et Petr Svoboda est devenu la cible prioritaire des fans du LHC.

Pascal Muller/freshfocus

Le LHC, 12e du classement de National League, talonné par le HC Ajoie (13e) et le néopromu, Kloten (14e et dernier), lutte pour ne pas culbuter encore plus bas dans le classement. Sur la glace, les Lions restent très éloignés des attentes placées en eux en début de saison. En coulisses, les frictions s’intensifient. Entre deux, un match est à préparer, ce sera dimanche à Zurich. Ambiance…

Retour sur des jours mouvementés du côté du LHC, qui campe désormais sur quatre défaites consécutives.

La cible: Petr Svoboda

Petr Svoboda a été visé par une banderole déployée samedi au secteur debout de la Vaudoise aréna.

Petr Svoboda a été visé par une banderole déployée samedi au secteur debout de la Vaudoise aréna.

freshfocus

La source de tous les maux a été identifiée par les supporters: Petr Svoboda. Rien de bien nouveau depuis l’arrivée du Tchèque en 2020. Sauf que pour la première fois une action concrète a été mise sur pied. Samedi soir, lors de la quatrième défaite de rang en championnat, les fans de la Section Ouest ont ainsi déployé une banderole visant l’homme fort du LHC. «Ignorance, arrogance et ingérence. Petr assume tes erreurs!»

Petr Svoboda a eu droit à une banderole hostile en début de match samedi contre Davos.

Petr Svoboda a eu droit à une banderole hostile en début de match samedi contre Davos.

Une action qui n’a toutefois pas eu le retentissement escompté en raison de l’indifférence presque générale (ou de la résignation?) de la majorité du public de la Vaudoise aréna. Autant dire que le siège du Tchèque, dans les tribunes VIP, ne s’est pas mis à vaciller samedi soir…

Reste que la gestion sportive du dirigeant tchèque est évidemment très discutable, voire incompréhensible, d’autant plus que les résultats, et surtout le spectacle, ne sont pas au rendez-vous du côté de la Vaudoise aréna qui se vide d’ailleurs peu à peu. Le Tchèque est-il pour autant en danger dans sa fonction de directeur des opérations hockey et parallèlement d’actionnaire du LHC?

John Fust et les blessés

Le coach John Fust, pointé du doigt après quelques matches seulement, est probablement le grand gagnant du week-end dernier. La colère des supporters s’est désormais dirigée contre son patron, Petr Svoboda, ce qui lui offre un peu de répit sur le banc du LHC, malgré la qualité de jeu très largement insuffisante présentée par son équipe. Le powerplay, par exemple, reste le pire de la ligue avec 13,33% de réussite.

Les nombreux blessés et absents en défense (Martin Gernat, Andrea Glauser, Fabian Heldner depuis quelques matches, Lukas Frick en fin de partie samedi face à Davos, ainsi que Joël Genazzi, suspendu pour le prochain match) n’arrangent évidemment pas les affaires du LHC, mais elles offrent tout de même un sacré coup de pouce au coach du LHC. Comment le blâmer, désormais, pour les mauvais résultats, avec une telle avalanche de blessés à des postes clés?

Frictions dans les loges et sur la glace

Pendant que des voix rapportaient une explication tendue entre Svoboda et le (très effacé) président Patrick De Preux dans les loges VIP durant la première pause du match de samedi contre Davos, la nervosité et la frustration des joueurs sur la glace se faisaient de plus en plus perceptibles. Le taulier Joël Genazzi en est le meilleur exemple. Sa pénalité de match (pour une charge contre la tête) n’a été que la conséquence des premiers signes d’agacement perçus chez lui quelques minutes plus tôt, lorsque le LHC n’était pas capable de s’organiser correctement pour installer son powerplay. Les carences tactiques et techniques des Lions – surtout en comparaison avec la majorité des autres équipes, même les plus modestes de la ligue – sont par moments spectaculaires. Les vingt dernières minutes de feu réussies contre Davos ne suffiront pas à masquer ce constat.

Un recrutement à contre-courant

En observant les transactions effectuées à travers la ligue récemment, la voie choisie par la direction sportive (Petr Svoboda et John Fust en sa qualité de directeur sportif) peut paraître étonnante. Pour compenser l’absence de l’Autrichien Michael Raffl, blessé, le LHC a misé sur le Slovaque Richard Panik, un joueur qu’on peut considérer comme étant taillé dans le même moule que l’Autrichien: un attaquant expérimenté, robuste, bosseur. Or, dans le même temps, un joueur créatif comme le Suédois Viktor Rask (engagé par Fribourg-Gottéron) et dans une moindre mesure Tyler Ennis (à Berne depuis lundi) étaient aussi sur le marché. Ces joueurs ont été proposés aux clubs de National League. Difficile de penser que le prix d’acquisition de ces attaquants aux profils plus offensifs ait été un obstacle insurmontable pour le LHC. Peut-être que l’engagement de Panik donnera finalement raison à Svoboda et Fust. Il est pour l’instant encore trop tôt pour donner un jugement définitif.

Autre façon de procéder pour le moins surprenante: le LHC est la seule équipe du circuit qui a commencé la saison avec un seul arrière étranger (le Slovaque Martin Gernat). La situation actuelle à l’infirmerie, avec la blessure de Gernat qui vient de manquer les trois derniers matches et des Suisses qui ne sont pas tous à la hauteur, démontre qu’il s’agissait assurément d’une erreur de jugement de la part de la direction sportive. Sur un marché qui n’offre pour l’instant que peu d’options valables, le LHC peine à trouver un remplaçant ou du renfort pour son secteur défensif.

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