Le match Bordeaux-Rodez sera-t-il rejoué?

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Joueur agressé par un supporterMatch à rejouer? Le suspense au moins jusqu’au 12 juin

L’horizon de la Ligue 2 devrait s’éclaircir dans une semaine, avec une décision attendue concernant le chaotique Bordeaux-Rodez, dont l’interruption après un acte violent empêche d’entériner le classement final.

Lucas Buades (qui tombe) a été agressé vendredi à Bordeaux.

Lucas Buades (qui tombe) a été agressé vendredi à Bordeaux.

AFP

L’arrêt du match entre Bordeaux et Rodez vendredi soir n’a pas fini de faire parler de lui.  La rencontre disputée lors de l’ultime journée de Ligue 2, a été interrompue définitivement en première période après l’agression de Lucas Buades par un supporter des Girondins, qui venait d’ouvrir le score.

Ce match était déterminant à la fois pour Bordeaux, engagé dans un sprint à distance avec Metz pour l’accession à la Ligue 1, et pour Rodez, à la lutte avec Annecy pour éviter la relégation. À 1-0 en faveur des visiteurs, Bordeaux manquait la montée dans l’élite tandis que Rodez échappait à la descente en National.

Réunie lundi en urgence, la commission de discipline a placé le dossier en instruction «au regard de la gravité des faits», a fait savoir la Ligue de football professionnel (LFP). «Dans l’attente de la décision, le résultat du match n’est pas comptabilisé dans le classement», précise-t-elle dans un communiqué.

Le suspense va donc s’étirer une semaine de plus, a minima, voire davantage en fonction des différents recours que les clubs concernés pourraient mener.

Jurisprudence

Plusieurs options sont possibles: un match à rejouer et/ou une pénalité de points pour Bordeaux, par exemple.

«La décision sera rendue à l’issue de la séance du lundi 12 juin 2023, à 13h, au cours de laquelle l’instructeur remettra son rapport», a indiqué la Ligue. «Dans l’attente de la décision, le résultat du match n’est pas comptabilisé dans le classement».

Pour Bordeaux, la jurisprudence n’incite pas à l’optimisme puisque les derniers incidents impliquant supporters et joueurs ont causé de lourdes sanctions pour les clubs hôtes.

À titre d’exemple, Nice a écopé de deux points de pénalité (et un avec sursis) après des débordements lors de l’accueil de l’OM en août 2021. Lyon a perdu un point, après un jet de bouteille sur le Marseillais Dimitri Payet, en novembre de la même année.

Ces matches, tous deux arrêtés définitivement, ont certes été rejoués. Mais la donne est cette fois plus complexe alors que la saison est censée être terminée. De son côté, Bordeaux a reporté d’une semaine les congés de ses joueurs dans l’optique d’un éventuel match à rejouer.

L’interruption du match vendredi, à 1-0 en faveur de Rodez, avait plusieurs conséquences: la promotion en L1 de Metz, deuxième, au détriment de Bordeaux, troisième, et la relégation d’Annecy, dix-septième, doublé par Rodez, seizième.

Passe d’armes entre les clubs

Bordeaux compte «faire valoir tous (ses) droits, ainsi que ses droits en appel», a déclaré dès vendredi le président Gérard Lopez.

Les membres de la commission de discipline, autour du président Sébastien Deneux, ont entendu Lopez pendant environ une demi-heure, lundi à la mi-journée. Le dirigeant bordelais n’a pas souhaité s’exprimer à sa sortie.

Les incidents de vendredi ont donné lieu à une passe d’armes assez féroce, dimanche par communiqués interposés, entre Rodez et Annecy, son concurrent direct pour le maintien.

Si «aucune violence sur un terrain ne doit donc avoir lieu», en revanche «profiter d’événements extérieurs pour en tirer profit comme le maintien de son club, en trahissant le football, est aussi contraire à l’éthique sportive», a lancé Sébastien Faraglia, président d’Annecy.

Le dirigeant s’est élevé contre l’hypothèse d’un match gagné sur tapis vert par le Rodez Aveyron Football, «car il s’agit de la forme de tricherie la plus élaborée, ce qui est très grave».

Soupçonner «ouvertement et publiquement» le club est «une honte», a répliqué le RAF. «Ces propos sont inadmissibles, on ne peut pas dire dans un même élan que les violences sont inacceptables et faire le procès de la victime de ces mêmes faits de violences.»

(AFP)

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