ÉtudeLe vaccin aurait évité 2600 décès en Suisse, 150 000 en Angleterre
L’OMS a publié une recherche estimant les vies sauvées par la vaccination contre le coronavirus dans différents pays européens.
- par
- Renaud Michiels
La branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié jeudi une étude sur les décès qui auraient été évités en Europe grâce à la vaccination contre le coronavirus chez les personnes de plus de 60 ans. Selon ces estimations, 470 000 vies ont été sauvées dans une trentaine de pays, qui abritent quelque 460 millions d’habitants. Précisons qu’une vingtaine de pays de la zone n’ont pas été étudiés faute de données disponibles, dont des importants comme la Russie, l’Allemagne, la Turquie ou les Pays-Bas.
Dans le détail, des résultats peuvent sembler étonnants. Ainsi, selon ces calculs, 89 515 vies ont été sauvées en Espagne, 38 715 en France, 35 488 en Italie et 157 604 en Angleterre. Pour «seulement» 2643 en Suisse – 211 chez les 60-69 ans, 495 chez les 70-79 ans et 1937 parmi les 80 ans et plus.
En Suisse, on constate d’ailleurs que beaucoup moins de décès auraient été évités que dans d’autres pays avec une population comparable, comme l’Écosse (27 656 vies sauvées), l’Irlande (9074), le Portugal (14 222) l’Autriche (6646) ou la Belgique (7821).
Vitesse de la vaccination
Comment l’expliquer? Ces estimations portent sur une période d’un peu moins d’un an, de la dernière semaine de 2020 à début novembre 2021. Et elles sont basées sur l’efficacité des vaccins comme sur la rapidité et l’ampleur de la vaccination. Résultat, on trouve des pays qui ont vacciné massivement et vite en tête du classement du «pourcentage de décès attendus évités grâce à la vaccination». Les trois premiers sont l’Islande (ratio de 93%) l’Écosse (86%) et Israël (80%). Or pour la Suisse, qui n’a jamais été un bon élève en matière de vaccination, ce pourcentage de décès attendus évités chute à 36%, soit le plus bas taux de l’Europe occidentale avec le Luxembourg.
Quoi qu’il en soit pour l’OMS cette recherche montre avant tout l’efficacité des vaccins. «Dans certains pays, le nombre de décès aurait été le double de ce qu’il est aujourd’hui sans les vaccins», a affirmé Hans Kluge. «Ce que cette étude montre, c’est que les vaccins font ce qu’ils ont promis, c’est-à-dire qu’ils sauvent des vies, en offrant une protection très élevée contre les formes graves et la mort.»