Football: Toulouse et Vincent Sierro gagnent la Coupe de France

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FootballToulouse et Vincent Sierro gagnent la Coupe de France

Les Toulousains ont atomisé Nantes 5-1 au Stade de France samedi soir. Ils menaient déjà 4-0 après 30 minutes de jeu. Le football a pris le pas sur la politique: aucun gros incident à signaler.

Le milieu de terrain sierrois, Vincent Sierro, est entré à la 69e minute de cette finale victorieuse pour Toulouse.

Le milieu de terrain sierrois, Vincent Sierro, est entré à la 69e minute de cette finale victorieuse pour Toulouse.

AFP

La Coupe au Capitole: Toulouse, déchainé, a écrasé Nantes (5-1), englué dans cette fin de saison noire, et a remporté la 106e édition de la Coupe de France, dans une finale inattendue et dans une grande ambiance, loin de la tension sociale.

Comme un symbole, la plus grosse défaite en finale de la Coupe de France, a été subie par les Canaris, en 1970 contre Saint-Étienne (5-0).

Désormais, Nantes, 16e de Ligue 1, craint une saison cauchemardesque avec la peur de la relégation, un an après avoir connu le bonheur d’un sacre en Coupe de France.

Nantes subit d’entrée la pression

Survoltés en tribunes et sur le terrain: dans un stade de France rarement aussi chaud (78.000 spectateurs) avec fumigènes, tifos et banderoles, les Violets ont mis d’entrée la pression aux Nantais, complètement débordés en défense en première période.

Ils ont logiquement ouvert le score sur un corner de Branco Van den Boomen tiré sur la tête de Logan Costa, qui s’est élevé plus haut que tout le monde et a facilement trompé Alban Lafont (4e).

Percutants sur les côtés, les Toulousains ont doublé la mise quelques minutes plus tard, toujours grâce à Logan Costa, et toujours de la tête (10e).

Le doublé le plus rapide de l’histoire

Un pari gagnant pour Philippe Montanier, le coach toulousain. Titularisé samedi, le Cap-Verdien n’avait jamais marqué. Aucun joueur n’avait inscrit un doublé aussi rapidement dans une finale de Coupe de France...

Face à des Nantais, impuissants qui n’ont quasiment jamais mis le pied sur le ballon pendant la première mi-temps à part une grosse occasion (12e), les Toulousains ont continué leur démonstration.

Sur une belle ouverture de Gabriel Suazo, Thijs Dallinga a piqué le ballon devant le gardien nantais (23e). L’attaquant néerlandais a encore un peu plus enfoncé les Canaris après une frappe de Farès Chaibi (31e).

D’ailleurs les statistiques d’Opta le montrent: Toulouse est la première équipe à inscrire au moins quatre buts en première période d’une finale de Coupe de France depuis Lille contre Bordeaux en 1955.

La seconde période de cette affiche surprise entre ces deux formations de seconde partie de tableau a été beaucoup moins euphorique.

Une attente de 66 ans

Après plusieurs tentatives (53e, 57e, 66e) et poussés par le public jaune, les Nantais ont réduit le score sur un penalty (75e) transformé par Ludovic Blas.

Mais juste après (79e), le Toulousain Zakaria Aboukhlal a remis une couche avec une belle frappe sous la barre transversale de Lafont.

Les Violets ont été soutenus par environ 22.000 supporters en fusion, 66 ans après l’unique titre de l’histoire de la ville, la Coupe de France 1957 obtenue à une époque où Toulouse jouait en rouge et blanc et vibrait surtout pour le rugby.

Ce titre fait d’ailleurs l’objet d’un différend entre le «TFC», qui compte ce trophée dans son palmarès, et la Fédération, qui attribue cette édition à un autre «Toulouse FC», club disparu en 1967 avant de renaître sous un autre nom, l’US Toulouse en 1970.

Incertitude sur l’Europe

Cette victoire offre normalement un ticket pour la ligue Europa la saison prochaine.

Mais si l’AC Milan, qui possède le même actionnaire que Toulouse (le fonds d’investissement américain RedBird), se qualifie pour la Ligue des champions ou la C3, le «Téfécé» pourrait être privé d’Europe.

«Et ils sont là les Toulousains», «qui ne saute pas n’est pas toulousain» ont chanté les Violets, pour certains accoudés sur les grilles hérissées de pics, après avoir déployé un magnifique tifo prémonitoire: «Ramenons-la sur la place du Capitole».

Aucune manifestation contre les retraites

Peu avant le coup d’envoi, Emmanuel Macron a salué les joueurs nantais et toulousains dans le couloir menant au terrain, à la sortie des vestiaires. La Marseillaise a également retenti dans le stade, sans sifflets.

Tout au long du début de la soirée, les supporters, parfois sous escortes policières, ont accédé à l’enceinte francilienne dans une ambiance calme, avec fumigènes jaunes ou violets, a constaté l’AFP.

Selon une source policière, 21 personnes ont été interpellés à cause de fumigènes ou vols à la tire, alors que «des hooligans de Paris ont voulu s’en prendre à des individus».

Certains supporters ont croisé plusieurs représentants des syndicats locaux venus leur distribuer des cartons rouges et autres sifflets – interdits dans le stade -, pour qu’ils manifestent leur opposition à la réforme des retraites ou leur rejet du président de la République, présent dans l’enceinte comme le veut la tradition.

En début de soirée, le personnel de sécurité a confisqué certains cartons rouges et sifflets amenés par les supporters, au moment du contrôle d’entrée, a constaté un journaliste de l’AFP.

Remise de la Coupe en tribune

Le rassemblement syndical avait été autorisé à la dernière minute par la justice administrative: le tribunal administratif de Paris, saisi en référé, a donné tort samedi au préfet de police de Paris qui voulait l’interdire.

Mais la plupart des spectateurs n’ont pas brandi de carton rouge à la 49e minute du match, en référence à l’utilisation du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, ont constaté des journalistes de l’AFP. Entre des Toulousains rendus euphoriques par leurs joueurs, qui menaient alors 4-0, et des Nantais comme assommés par le déroulement du match, seuls quelques timides sifflets ont été entendus, rapidement couverts par les chants des supporters.

Le président français n’a pas non plus remis la Coupe aux vainqueurs toulousains depuis la pelouse, comme il en était l’usage depuis trois ans et la crise Covid.

Le préfet de police, Laurent Nuñez, a décidé que le trophée au vainqueur serait remis dans la tribune car «cela empêche l’envahissement» de la pelouse.

(AFP)

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