Accueil des réfugiés ukrainiens - «Il y a malgré tout trop de monde»

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Accueil des réfugiés ukrainiens«Il y a malgré tout trop de monde»

La Suisse enregistre entre 500 et 1000 demandes par jour depuis le début de la guerre en Ukraine. Si un lit peut être assuré, le suivi administratif devient compliqué.

David Keller, du SEM, dit que la situation est sous contrôle, mais qu’elle pourrait changer rapidement.

David Keller, du SEM, dit que la situation est sous contrôle, mais qu’elle pourrait changer rapidement.

Capture d’écran YouTube

Trois semaines après le début de la guerre en Ukraine, plus de 3 millions de personnes ont fui le pays, selon l’ONU. Le nombre de réfugiés ukrainiens à s’être annoncés en Suisse se monte à environ 8500 ce jeudi, a indiqué, en début d’après-midi, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) lors d’une conférence de presse. Des responsables cantonaux et de la Confédération ont fait le point sur la situation de l’accueil des réfugiés ukrainiens en Suisse.

Alors que l’armée, des privés et d’autres organisations ont proposé leur aide pour loger les personnes fuyant le conflit, la prise en charge administrative devient tendue dans les centres fédéraux. Le SEM a annoncé avoir mis en place une solution en ligne pour accélérer l’accès au statut S accordé aux Ukrainiens par le Conseil fédéral.

Christoph Curchod, responsable des analyses de migration au SEM, a dit que, si la guerre venait à cesser d’ici au mois de juin, «entre 50’000 et 100’000 personnes» pourraient être accueillies en Suisse. Il a toutefois tenu à préciser que, vu l’incertitude de la situation et les différents facteurs à prendre en compte, il était difficile de faire des estimations précises. Actuellement, le SEM traite entre 500 et 1000 demandes par jour.

Formulaire simplifié

David Keller, chef de l’état-major de crise Asile au SEM, a expliqué qu’en temps normal 1000 à 1200 dossiers d’asile étaient traités par mois. «Si la situation continue comme ça, nous devrons en traiter 30’000 durant le même laps de temps», a-t-il souligné. David Keller affirme que toutes les ressources nécessaires sont mobilisées et que les capacités d’accueil sont passées de 4000 à 9000 lits. Les services du SEM travaillent actuellement sept jours sur sept.

«Malgré cela, il y a trop de monde qui arrive. Il y a toujours des files d’attente et des gens qui ne peuvent pas faire la demande d’un statut S le jour même.» Le responsable a tenu à préciser qu’il était possible pour l’instant de trouver un lit et un toit pour toutes les personnes qui le demandent, mais qu’il était plus difficile d’accéder aux demandes officielles rapidement. «Nous contrôlons la situation, mais il se pourrait que ça change rapidement», a-t-il résumé. Pour faciliter l’accès au statut S, le SEM a mis en place un formulaire simplifié, téléchargeable en ligne, qui permet de fixer un rendez-vous dans un centre d’accueil fédéral.

Pour l’instant, la Suisse ne connaît pas précisément ses capacités globales d’accueil. L’armée suisse a libéré 1800 places à Bülach (ZH) et Bure (JU), et 300 lits seront aussi mis à disposition dans quelques jours au Glaubenberg (OW). Au niveau des cantons, impossible d’avoir une vue d’ensemble selon Gaby Szöllösy, secrétaire générale de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS). Les capacités changent «d’un jour à l’autre». «On connaît les capacités quotidiennes, les cantons nous disent que nous pouvons accueillir tant de personnes, mais à moyen terme on ne peut pas évaluer», a ajouté David Keller.

(jba)

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