RussieL’Otan rejette le veto de Moscou sur l’adhésion de l’Ukraine
Vendredi, l’Otan a refusé que la Russie s’immisce entre l’Ukraine et l’Alliance, sur fond de tensions entre Moscou et Kiev.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est opposé vendredi à toute ingérence de la Russie dans les relations entre l’Alliance et l’Ukraine, refusant d’exclure une éventuelle adhésion de Kiev, comme l’exige Moscou.
«Nous ne pouvons accepter que Moscou tente de rétablir un système où les grandes puissances comme la Russie possèdent leurs sphères d’influence au sein desquelles elles peuvent contrôler ce que les pays font ou pas (…) Nous ne ferons aucun compromis sur le droit de chaque nation en Europe à choisir son propre destin», a-t-il ajouté.
Le ministère russe des Affaires étrangères a exigé vendredi soir que l’Otan retire «formellement» une décision de 2008 ouvrant la porte à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie, à laquelle Moscou s’oppose catégoriquement. Lors d’un entretien mardi avec son homologue américain Joe Biden, le président russe Vladimir Poutine avait réclamé des «garanties juridiques» excluant la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à l’Alliance.
Promesse trahie
Accusant les Occidentaux d’avoir trahi leur promesse de la fin de la Guerre froide de ne pas élargir l’Otan à l’Est, Moscou rappelle sans cesse avoir des lignes rouges et souligne que l’Ukraine s’en rapproche dangereusement en déployant des drones militaires turcs, en réaffirmant son ambition d’adhérer à l’Otan et en réclamant plus d’armes occidentales.
Washington et les Européens ont clairement dit à maintes reprises qu’une adhésion ukrainienne à l’Alliance atlantique n’était pas dans les cartes, des propos qui ont beaucoup agacé l’Ukraine. De son côté, Olaf Scholz a exprimé vendredi à Bruxelles la «profonde préoccupation» de l’Allemagne face aux troupes russes massées à la frontière avec l’Ukraine, appelant l’UE à «maintenir sa fermeté» face à Moscou.
«Initiatives à prendre»
Le nouveau chancelier allemand et le président français Emmanuel Macron, qu’il a également rencontré plus tôt vendredi à Paris, ont affiché leur volonté de poursuivre la médiation franco-allemande dans la crise ukrainienne, une initiative qualifiée de «base positive» par Olaf Scholz.
Les deux dirigeants vont examiner les «initiatives à prendre pour apaiser les tensions et ouvrir la perspective d’une solution durable au conflit dans le Donbass», a précisé la présidence française dans un communiqué.
Depuis sept ans, cette zone est déchirée par une guerre entre Kiev et des séparatistes prorusses. Ce conflit a fait plus de 13’000 morts et son règlement politique, prévu par les accords de Minsk de 2015, est dans l’impasse. La Russie est considérée comme le principal soutien militaire et financier de ces rebelles, malgré ses dénégations.
Biden a parlé avec le nouveau chancelier allemand des tensions entre la Russie et l’Ukraine
«J’ai parlé aujourd’hui avec le chancelier allemand Olaf Scholz pour le féliciter. J’ai hâte de travailler en étroite collaboration avec lui sur l’ensemble des défis mondiaux, y compris les tentatives transatlantiques de faire face au renforcement militaire déstabilisateur de la Russie le long de la frontière ukrainienne», a-t-il tweeté.