Vénétie – Jair Bolsonaro citoyen d’honneur, tollé en Italie

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VénétieJair Bolsonaro citoyen d’honneur, tollé en Italie

La petite commune d’Anguillara Veneta, d’où sont partis ses ancêtres, a honoré le président brésilien, critiqué pour sa gestion de la crise du Covid-19.

Les ancêtres de Jair Bolsonaro ont quitté Anguillara Veneta en 1888.

Les ancêtres de Jair Bolsonaro ont quitté Anguillara Veneta en 1888.

AFP

La décision, lundi soir, d’une petite commune de Vénétie d’accorder la citoyenneté d’honneur au très controversé président brésilien Jair Bolsonaro – dont la chaîne YouTube a été bloquée lundi -a suscité, mardi, une polémique en Italie. «La décision a été approuvée» par le Conseil municipal, a confirmé, mardi, la maire d’Anguillara Veneta, 4000 habitants. Alessandra Buoso est membre de la Ligue, le parti souverainiste et antimigrants dirigé par Matteo Salvini.

Cette décision a été aussitôt critiquée, alors que Jair Bolsonaro vient d’être accusé, par une commission d’enquête du Sénat brésilien, d’avoir «délibérément exposé» les Brésiliens à «une contamination de masse» par son déni de la gravité de la crise sanitaire. «Bolsonaro a mené une politique anti-Covid fondée sur le négationnisme et contre le vaccin, qui n’a fait que conduire à des milliers de morts», a ainsi dénoncé Arturo Lorenzoni, porte-parole de l’opposition au Conseil régional de Vénétie, une région dirigée par la Ligue.

Pour «son peuple», pas sa «personne»

Interrogée au téléphone, la maire d’Anguillara Veneta a tenté de défendre sa décision en expliquant que «la citoyenneté d’honneur a été décernée au peuple qu’il représente, et non à lui en tant que personne». «La citoyenneté d’honneur vise à récompenser l’accueil que les migrants en provenance d’Anguillara Veneta ont reçu au Brésil», a-t-elle précisé.

Accablés par la pauvreté, un millier d’habitants de cette commune ont en effet émigré au Brésil à la fin du XIXe siècle, et parmi eux les ancêtres du président brésilien, qui ont quitté la commune en 1888.

Bolsonaro au G20 de Rome

Selon le rapport final de la commission d’enquête du Sénat brésilien, présenté mercredi, le président d’extrême droite a été «le principal responsable des erreurs du gouvernement pendant la pandémie», qui a fait plus de 600’000 morts au Brésil. Outre le «crime contre l’humanité», qui pourra être jugé à la Cour pénale internationale, à La Haye, le rapporteur Renan Calheiros a retenu neuf chefs d’accusation, allant du «charlatanisme» à l'«incitation au crime», en passant par les «infractions aux mesures sanitaires» et la «prévarication».

Jair Bolsonaro est attendu en Italie pour le sommet du G20, qui doit se tenir ce week-end à Rome. Il pourrait ensuite se rendre lundi ou mardi sur la terre de ses ancêtres, une visite qui n’est pas encore confirmée à ce stade.

(AFP)

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