Hockey sur glace: Hubert Waeber: «Nous cherchions l’évolution et non la révolution»

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Hockey sur glaceHubert Waeber: «Nous cherchions l’évolution et non la révolution»

Le président de Fribourg-Gottéron est revenu sur le choix de confier le poste de directeur sportif au Valaisan Gerd Zenhäusern. Interview.

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Pour Hubert Waeber, président de Fribourg-Gottéron, le club a privilégié la continuité en confiant le poste de directeur sportif à Gerd Zenhäusern.

Pour Hubert Waeber, président de Fribourg-Gottéron, le club a privilégié la continuité en confiant le poste de directeur sportif à Gerd Zenhäusern.

Urs Lindt/freshfocus

La décision devait initialement tomber au début du mois de janvier, elle est finalement intervenue lundi, à 16 h. Fribourg-Gottéron a surpris son monde en annonçant avec plusieurs semaines d’avance que Gerd Zenhäusern serait son nouveau directeur sportif, à partir du 1er mars 2024. Le choix de promouvoir le Valaisan de 51 ans n’a en revanche rien de déconcertant. Il sonne même comme une évidence. Hubert Waeber, le président des Dragons, est revenu sur l’actualité chaude de son club. Interview.

Pourquoi avoir pris la décision de confier le poste de directeur sportif à Gerd Zenhäusern?

Nous l’avons choisi car c’est le candidat qui correspondait le mieux à nos critères. Lors du processus de recrutement, nous avons demandé à tous les postulants de nous dévoiler leur vision concernant le futur du hockey suisse, de Fribourg-Gottéron et du mouvement junior. Gerd Zenhäusern s’est très bien préparé pour les entretiens et il nous a démontré que sa vision concordait avec celle de l’organisation. Nous souhaitons être champions de Suisse un jour et ce qu’il nous a proposé pour atteindre cet objectif nous a convaincus.

L’échéancier prévoyait une décision en janvier, comment cela se fait-il qu’elle soit intervenue avec plus d’un mois d’avance?

Il y avait treize candidats et nous avons rencontré quelques-uns d’entre eux à plusieurs reprises. Il est très vite apparu clair que trois personnes se détachaient. Nous avons ensuite fait le choix de se décider rapidement car c’est un avantage pour préparer la saison 2024/2025 dans les meilleures conditions. Nous nous imaginions que Gerd Zenhäusern allait postuler, mais nous voulions absolument mettre en place un processus d’engagement cadré afin de nommer le meilleur candidat possible.

En juin dernier, quand vous avez annoncé la séparation entre le poste d’entraîneur et de directeur sportif, Christian Dubé avait déclaré que «c’était mieux pour le club qu’une nouvelle personne apporte de nouvelles idées». Là, il n’y aura pas de nouvelle voix. Concrètement, qu’est-ce qui va changer à Fribourg-Gottéron?

Pour moi, il s’agit bien d’une nouvelle voix. Christian Dubé avait la double casquette et devait s’occuper à la fois des entraînements, du recrutement et du mouvement junior. Il a remarqué lui-même que ça devenait trop lourd à supporter. Nous l’avons vu avec les résultats de la saison passée. Gerd Zenhäusern a travaillé sous les ordres de Christian Dubé puisqu’il était adjoint directeur sportif et maintenant il sera numéro 1. Il pourra mettre en place sa vision et les idées qu’il nous a présentées pendant la phase de recrutement. Il y aura quand même un certain changement.

Gerd Zenhäusern sera désormais le nouvel homme fort de Fribourg-Gottéron.

Gerd Zenhäusern sera désormais le nouvel homme fort de Fribourg-Gottéron.

Urs Lindt/freshfocus

Les rôles s’inversent avec le numéro 2 qui devient numéro 1. Dans ces conditions, Gerd Zenhäusern pourra-t-il vraiment avoir un pouvoir décisionnel?

Oui totalement. Mais il ne faut pas oublier que tous les deux évoluent sous les ordres de John Gobbi, notre CEO. Quand nous avons pris la décision de séparer les deux fonctions, Christian Dubé était pleinement conscient qu’il aurait un chef et il l’a accepté. Je dirige plusieurs entreprises et cette situation s’est déjà produite et ça a très bien fonctionné.

En gardant les mêmes personnes en place, est-ce que vous n’envoyez pas le signal que vous avez réagi sous la panique il y a quelques mois après avoir manqué les play-off?

Nous n’avons pas du tout agi sous la panique. Quand nous nous sommes séparés de Mark French (ndlr: 4 octobre 2019), nous étions heureux que Christian Dubé prenne le relais. Cela a bien fonctionné et nous avons poursuivi sur cette voie tout en sachant que ça n’allait pas durer éternellement, car cela engendre une pression énorme sur une seule personne. La saison dernière n’a pas été satisfaisante et Christian Dubé a admis lui-même que c’était le moment d’apporter du changement. Le premier était de nommer un deuxième assistant en la personne de Pat Emond et le deuxième de séparer les deux fonctions.

De l’extérieur, on peut penser que cette continuité conforte Christian Dubé comme l’homme fort de Fribourg-Gottéron et que rien ne va réellement changer. Qu’en pensez-vous?

Ce n’était pas le but de tout modifier. Fribourg-Gottéron cherchait l’évolution et non la révolution. Pour en lancer une, il aurait fallu trouver un candidat supérieur à Gerd Zenhäusern, mais ce ne fut pas le cas. Nous sommes très contents de son travail et de celui de Christian Dubé, depuis plusieurs années. Nous voulions de la continuité car nous souhaitons nous installer à long terme dans le top 4 et gagner un jour le titre de champion de Suisse.

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