énergieLes livraisons de gaz russe vers l’Europe se sont écroulées sur un an
Le géant Gazprom annonce dimanche avoir enregistré une baisse de près d’un tiers de ses exportations de gaz vers l’UE et la Turquie sur les quatre premiers mois de 2022, par rapport à 2021.
Les livraisons de gaz russe vers les pays de l’Union européenne (UE) et la Turquie ont fortement baissé entre janvier et avril sur un an. «Les exportations vers les pays hors CEI (ndlr l’UE et la Turquie) se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9% de moins qu’à la même période de 2021», indique dans un communiqué le géant gazier, sans fournir d’explication. Il précise toutefois continuer de fournir du gaz «en pleine conformité avec les obligations contractuelles».
Sur cette même période, la production de Gazprom était en baisse de 2,5% sur un an, à 175,4 milliards de mètres cubes. Les livraisons vers le marché intérieur ont elles aussi diminué, de 3,7%, «notamment en raison du temps chaud de février». Les exportations vers la Chine ont en revanche explosé, grimpant de 60% sur un an via le gazoduc Power of Siberia, affirme dans un communiqué le groupe contrôlé par l’État russe.
Les réserves européennes ne suffiront pas, assure Gazprom
Gazprom a par ailleurs indiqué que les réserves de gaz dans les installations de stockage souterrain européennes étaient de 6,9 milliards de mètres cubes. «Pour atteindre l’objectif de remplissage à 90% des installations de stockage affiché par l’Union européenne, les entreprises devront pomper 56 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz», affirme Gazprom.
«La reconstitution des réserves de gaz dans les installations souterraines en Europe est un défi très sérieux», a assuré le groupe, soulignant que la capacité de livraison journalière avait des limites techniques et que «la quantité totale de gaz disponible sur le marché européen dépend fortement de la demande sur le marché asiatique en pleine croissance».
Pour rappel, les prix de l’énergie flambent en Europe, l’UE n’ayant pour l’instant pas pu se résoudre à mettre en place un embargo de pétrole et gaz russes. En 2021, Gazprom a affiché un bénéfice net record multiplié par treize sur un an, à 2159 milliards de roubles (env. 28 milliards de francs), porté par la forte croissance de la demande en hydrocarbures.