ColombieLe président Petro annonce un premier accord avec la guérilla de l’ELN
Un accord a été trouvé entre le gouvernement colombien et la guérilla de l’ELN pour le retour de réfugiés indigènes déplacés dans l’ouest du pays.
Le président colombien Gustavo Petro a annoncé samedi la conclusion d’un accord entre son gouvernement et l’ELN sur le retour de réfugiés indigènes déplacés dans l’ouest du pays, le premier depuis l’ouverture de négociations de paix entre Bogota et cette guérilla.
«Le premier point d’accord que nous avons atteint avec l’ELN, une semaine à peine après le début des négociations, consiste à permettre un retour des peuples déplacés par cette organisation» sur leurs terres, a affirmé le président de gauche lors d’un acte officiel à Dabeiba (nord-ouest).
Il n’a pas précisé la date du retour de ces communautés qui avaient fui les territoires qu’elles occupaient légalement dans les régions de Choco (nord-ouest) et Risaralda (centre-ouest), à cause des violences entre narcotrafiquants, groupes paramilitaires et guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla reconnue en Colombie.
«Gages de confiance»
Les négociations avec l’ELN, interrompues en 2019 par le gouvernement précédent en réponse à un attentat qui avait fait 22 morts, ont été rouvertes par le président Petro, premier président de gauche dans l’histoire de la Colombie, arrivé au pouvoir en août. Des représentants du gouvernement et de l’ELN avaient entamé ces nouvelles discussions le 21 novembre au Venezuela.
Cet accord devrait bénéficier à une communauté qui a organisé plusieurs occupations de divers parcs à Bogota depuis fin 2020, en guise de protestations, et qui ont donné lieu à de violents affrontements avec la police. Le gouvernement et l’ELN n’ont pas convenu d’un cessez-le-feu, mais se sont entendus en octobre pour «reprendre tous les accords et les progrès réalisés depuis la signature de l’agenda» du 30 mars 2016.
Ces dernières semaines, les deux parties se sont donné des «gages de confiance» avec, notamment, des libérations de prisonniers ou la baisse des opérations sur le terrain. Après la suspension des pourparlers, les effectifs de l’ELN sont passés de 1800 à 2500 membres, selon les estimations officielles.
Fondée en 1964 par des syndicalistes et des étudiants sympathisants d’Ernesto «Che» Guevara et de la révolution cubaine, l’ELN reste à ce jour la dernière guérilla constituée comme telle encore active en Colombie, alors que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont signé un accord de paix en 2016.