Lac de BienneL’eau potable pompée malgré la moule quagga
Se débarrasser sans produit chimique d’une espèce invasive agglutinée sur les tuyaux lacustres, c’est un défi relevé en première mondiale.
- par
- Vincent Donzé
Protéger les conduites contre l’infestation de la moule quagga, qui plus est de manière écologique et rentable: le fournisseur «Energie Service Bienne ESB» vante un «chef-d’œuvre d’ingénierie» en évoquant le nouveau captage d’eau potable installé dans le lac de Bienne.
«La nouvelle station de conditionnement d’eau du lac de Bienne doit non seulement répondre aux exigences actuelles, elle doit aussi être en mesure de relever les défis futurs», explique Roger Gloor, directeur du département «Construction et exploitation» du fournisseur ESB.
Eau potable
La station de conditionnement d’eau du lac a servi à approvisionner la clientèle en eau potable pendant presque un demi-siècle: il était temps de la remplacer. Après son raccordement au réseau, la nouvelle station fournira dès l’an prochain une eau potable «irréprochable» à 70 000 personnes qui consomment en moyenne 142 litres d’eau potable par jour à Bienne et à Nidau.
«Au moment même où la planification de la nouvelle station de conditionnement se concrétisait, la moule quagga, une espèce invasive, a commencé à se répandre aussi dans le lac de Bienne», raconte Roger Gloor. Ces dernières années, elle a aussi envahi les lacs Léman, de Neuchâtel et de Morat.
Permis de construire
«Une fois que la moule quagga s’est établie dans un cours ou un plan d’eau, il est impossible de l’en déloger», a constaté la Direction bernoise des travaux publics et des transports. Le canton a assujetti la demande de concession et de permis de construire d’ESB à l’élaboration d’un concept garantissant une protection efficace et durable de l’installation contre l’infestation des conduites.
«L’utilisation de désinfectants chimiques n’étant pas autorisée, une solution de nettoyage physique s’est imposée», indique Roger Gloor. ESB a alors développé un mécanisme révolutionnaire pour le nettoyage des infrastructures dans le lac. Développé avec la société Reinhart Hydrocleaning de Courroux (JU) et le bureau d’études Hersche Konstruktionsbüro de Bolligen (BE), son mécanisme unique au monde a été breveté.