Corée du Nord: Joe Biden et Yoon Suk-yeol multiplient les avertissements à Pyongyang

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Corée du NordJoe Biden et Yoon Suk-yeol multiplient les avertissements à Pyongyang

Joe Biden et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol ont affiché la solidité de leur «alliance indéfectible» face à la Corée du Nord, mercredi à Washington.

Joe Biden (droite) et Yoon Suk-yeol (gauche), lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche, mercredi 26 avril 2023 à Washington.

Joe Biden (droite) et Yoon Suk-yeol (gauche), lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche, mercredi 26 avril 2023 à Washington.

Getty Images via AFP

Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol ont lancé mercredi une mise en garde solennelle à l’adresse de la Corée du Nord contre toute attaque nucléaire qui provoquerait la «fin» du régime à Pyongyang.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue de leur entretien à la Maison-Blanche, les deux dirigeants ont multiplié les avertissements adressés au voisin du Nord, mettant en exergue le renforcement de leurs moyens de dissuasion et leur «alliance indéfectible», «forgée en temps de guerre et qui a prospéré en temps de paix», selon Joe Biden.

«Une attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou ses alliés ou partenaires est inacceptable et provoquera la fin du régime qui déciderait d’entreprendre une telle action», a averti le président américain. «Nous pouvons obtenir la paix par une force supérieure écrasante, et non une paix factice fondée sur une bonne volonté de l’autre partie», a déclaré pour sa part le président sud-coréen, en soulignant que les États-Unis répondraient à toute attaque nucléaire nord-coréenne avec des armes atomiques.

«Force de notre alliance»

Les États-Unis et la Corée du Sud ont ainsi convenu dans une «Déclaration de Washington» adoptée mercredi de renforcer considérablement leur coopération en matière de défense y compris nucléaire par le biais de «consultations» plus étroites.

«Nos deux pays se sont mis d’accord pour lancer des consultations bilatérales immédiates en cas d’attaque nucléaire nord-coréenne et promis d’y répondre promptement et de façon décisive en employant toute la force de notre alliance y compris les armes nucléaires des États-Unis», a dit Yoon Suk-yeol. Il s’agit ainsi pour les États-Unis de renforcer son parapluie sécuritaire et de rassurer son allié sud-coréen, la Corée du Nord ayant procédé cette année à un niveau record de tirs de missiles balistiques.

Le message s’adresse aussi à la Chine que les États-Unis jugent comme étant leur principal défi stratégique des prochaines décennies. Il intervient alors que les États-Unis ont récemment renforcé de façon significative leurs relations de défense avec l’Australie, le Japon et les Philippines.

Sous-marin nucléaire

Parmi les mesures décidées dans le cadre de cette «Déclaration de Washington» figure l’escale d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins en Corée du Sud pour la première fois depuis quatre décennies. Le déploiement de ce sous-marin équipé de missiles balistiques à tête nucléaire, doit cependant rester «occasionnel».

Par ailleurs, cette déclaration met en place un mécanisme de consultation et d’échange d’informations avec Séoul sur la dissuasion nucléaire. «Les États-Unis n’ont pas pris de telles mesures, vraiment, depuis le temps de la Guerre froide avec une poignée de nos plus proches alliés en Europe», avait affirmé un responsable sous couvert d’anonymat avant la rencontre.

Plus «visible»

Pour autant, les États-Unis n’ont aucunement l’intention de déployer durablement des armes nucléaires en Corée du Sud et Séoul réaffirme son engagement à ne pas chercher à se doter de son propre arsenal.

Pour les États-Unis, il s’agit de rendre «notre dispositif de dissuasion plus visible à travers le déploiement à intervalles réguliers de moyens stratégiques», a dit le responsable. Outre les sous-marins, il y aura «une cadence régulière de visites de bombardiers et de porte-avions».

Mais il n’y aura pas «de déploiement permanent de ces moyens ni d’armes nucléaires», a-t-il dit. Les autorités américaines en avaient averti la Chine au préalable afin de leur expliquer «le raisonnement» derrière ces mesures, alors que Pékin risque fort de dénoncer une nouvelle escalade dans la région.

(AFP)

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