FootballUn engouement record pour Suisse-Kosovo
Les 33 000 billets en vente pour le match du 18 novembre à Bâle ont trouvé preneur en à peine une heure. Du jamais vu.
- par
- Valentin Schnorhk
L’Association suisse de football (ASF) ne tient pas les comptes. Mais en vendant 33 000 billets pour le match Suisse-Kosovo du 18 novembre prochain en à peine une heure, elle a probablement réalisé un record. «Compte tenu de la capacité du stade, ce doit probablement être le match le plus rapidement complet de l’histoire de l’ASF, depuis l’introduction de la vente de billets exclusivement numériques», suppose Adrian Arnold, le directeur de la communication de la fédération.
Comment l’expliquer, alors que les résultats actuels de l’équipe nationale, qui patine dans les qualifications à l’Euro 2024, ne plaident pas vraiment pour elle, d’autant plus quelques jours après le piètre match 3-3 contre la Biélorussie à Saint-Gall? Reste que dimanche dernier, comme lors des précédentes rencontres, la sélection de Murat Yakin a fait le plein. C’est une tendance: à Lucerne en juin, celle contre la Roumanie n’avait eu besoin que de quelques heures pour que tous les billets soient écoulés. Le match face à Andorre à Sion en septembre s’était lui aussi disputé à guichets fermés.
Trois guichets fermés consécutifs
Sauf que tant au Kybunpark (17 000 spectateurs), à la Swissporarena (14 400) ou à Tourbillon (9000), l’ASF avait visé des enceintes de taille raisonnable. Bâle et le Parc Saint-Jacques, c’est autre chose. Cela reste le plus grand stade de Suisse. Celui dans lequel l’équipe nationale A n’a plus évolué depuis le mois de septembre 2021, lors du 0-0 miraculeux contre l’Italie pour les qualifications à la Coupe du monde 2022.
Évidemment, la ferveur de ce match de novembre n’est clairement pas due qu’à l’équipe de Suisse. Elle l’est en partie. Mais l’adversaire, le Kosovo en l’occurrence, joue pour beaucoup. «On ne peut que supposer les raisons de ce succès. Il y a beaucoup de Suisses qui ont un lien avec le Kosovo ou un contexte familial qui y est associé, ce qui augmente naturellement l’intérêt», note Adrian Arnold.
Fierté kosovare
En mars 2022, lors du premier duel entre les deux pays, plus de 20 000 personnes avaient déjà rempli le Letzigrund de Zurich pour un match amical un mardi en fin d’après-midi. Le terreau était donc favorable. De fait, de par le lien qui unit les deux pays, c’est un événement: près de 116 000 ressortissants de nationalité kosovare vivent en Suisse, cela sans compter les nombreuses personnes qui détiennent le passeport helvétique, mais ont des origines kosovares.
L’équipe nationale doit-elle donc s’attendre à un public hostile, alors qu’elle évoluera à domicile? Pas de raison de l’envisager. Pas plus que pour un duel mettant aux prises la Suisse avec une sélection dont la communauté est largement représentée dans le pays. Surtout, les Kosovars aiment rappeler leur fierté de voir des joueurs comme Granit Xhaka ou Xherdan Shaqiri porter les couleurs de l’équipe de Suisse sans oublier leurs origines kosovares.
Une belle fête. Mais il serait bon qu’elle coïncide avec une qualification pour l’Euro. Elle est plus probable pour la Suisse que pour le Kosovo.