Violences policières: rassemblement pour Adama Traoré interdit à Paris

Actualisé

Marche pour Adama TraoréAu moins 2000 personnes à Paris malgré l’interdiction du rassemblement

«On marche pour dénoncer les violences policières. On veut cacher nos morts», a déclaré samedi Assa Traoré, sœur d’Adama qui est décédé peu après une interpellation policière en 2016. 

Assa Traoré a pris la parole debout sur un banc de la place, devant plusieurs élus.

Assa Traoré a pris la parole debout sur un banc de la place, devant plusieurs élus.

AFP

Au moins 2000 personnes se sont rassemblées à Paris dans le calme samedi après-midi, en mémoire d’Adama Traoré et malgré l’interdiction de la préfecture de police, alors que des «marches citoyennes» empreintes de «deuil et colère» contre les violences policières sont organisées dans plusieurs autres villes de France.

Police «raciste et violente»

Assa Traoré, soeur d’Adama et figure du combat contre les violences policières, avait annoncé qu’elle serait présente «samedi à 15h00 place de la République», après l’interdiction de la marche prévue à Persan et Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise, en mémoire de son frère décédé peu après son interpellation par des gendarmes en juillet 2016.

Elle a pris la parole debout sur un banc de la place, devant plusieurs élus de La France insoumise et entourée d’un important dispositif des forces de l’ordre. «On marche pour la jeunesse, pour dénoncer les violences policières. On veut cacher nos morts», a-t-elle déclaré, devant notamment la cheffe de file des insoumis à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, les députés Eric Coquerel et Louis Boyard, portant leur écharpe tricolore, comme Sandrine Rousseau (EELV). «On autorise la marche de néonazis mais on ne nous autorise pas à marcher. La France ne peut pas donner des leçons de morale. Sa police est raciste, sa police est violente», a aussi affirmé Assa Traoré.

Rassemblement interdit 

Malgré les demandes de dispersion et quelques verbalisations constatées par l’AFP, les manifestants, scandant notamment «Justice pour Nahel», sont ensuite partis en cortège, dans le calme, avant qu’Assa Traoré ne leur demande de se disperser «sans violence». La majorité d’entre eux étaient partis vers 16h30. «Alors que tout s’était bien passé», Youssouf, l’un des frères d’Assa Traoré a été arrêté par la police, a dénoncé sur Twitter Eric Coquerel. La préfecture de police a confirmé son arrestation pour «violences sur personne dépositaire de l’autorité publique», sans détailler ces violences.

Dans un arrêté mis en ligne dans la matinée, la préfecture de police avait justifié l’interdiction de ce rassemblement, non déclaré, comme «présentant des risques de troubles à l’ordre public». L’arrêté, signé par le préfet de police Laurent Nuñez, rappelle le «contexte tendu» et les «cinq nuits consécutives» de violences urbaines en région parisienne et dans la capitale, après le décès de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre.

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Du ferme pour la police»

Une trentaine d’autres manifestations contre les violences policières ont été répertoriées en France sur une carte en ligne, à Marseille et de Nantes à Strasbourg. Le rassemblement prévu à Lille a été interdit. «Ça suffit, les coups de fusil, les LBD etc. On a besoin de policiers de proximité», a déclaré à Strasbourg Geneviève Manka, retraitée. En tête de cortège, des jeunes ont crié des slogans comme «police partout, justice nulle part». Une pancarte appelait à «l’égalité de tous et toutes devant la justice» et réclamait «du ferme pour la police».

Près d’une centaine d’associations, syndicats et partis politiques classés à gauche, parmi lesquels LFI, EELV, CGT et Solidaires, ont appelé à ces «marches citoyennes», pour exprimer «deuil et colère» et dénoncer des politiques jugées «discriminatoires» contre les quartiers populaires. 

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(AFP)

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