Conseil fédéralLes Verts renoncent à lancer un candidat à la succession d’Ueli Maurer
Le parti a décidé de ne présenter aucun candidat pour briguer le fauteuil du ministre UDC.
- par
- Christine Talos
Le suspense est tombé: l’UDC sera le seul parti à revendiquer le 7 décembre prochain le siège laissé vacant par son ministre Ueli Maurer. En effet, les Verts renoncent à se lancer dans la bataille. Ils ont annoncé leur décision à la presse mardi à Berne après une réunion du groupe parlementaire.
«Les Verts ne veulent pas investir leur énergie dans un combat où la décision est déjà prise», a affirmé Aline Trede, présidente du groupe des Verts. Le parti souhaite désormais descendre dans la rue et se préparer à la campagne pour les élections de 2023. «Les électeurs pourront alors donner une leçon à ceux qui sont actuellement au pouvoir», a expliqué Aline Trede. La conseillère nationale bernoise a en outre nié n’avoir trouvé aucun candidat. «C'était une décision stratégique, pas un manque de personne». Et de préciser encore que les Verts ne donneront aucune consigne de vote pour les candidats UDC.
«Le cartel du pouvoir» vertement critiqué
La sénatrice Lisa Mazzone, vice-présidente du groupe parlementaire, a elle aussi affirmé: «Nous n'avons pas de temps à perdre avec un jeu dans lequel les dés sont pipés, avec un théâtre de mauvais goùt ou on nous a déjà attribué un rôle». Elle a plusieurs fois insisté sur le «cartel du pouvoir» en place à Berne. Nous nous trouvons face à un tournant en matière climatique, a relevé la Genevoise. «Mais face à cette urgence, les partis gouvernementaux n’ont qu’une seule idée en tête: maintenir leur pouvoir et le statu quo pour que rien ne change», a-t-elle lancé. «Ils se serrent les coudes au point qu’ils ne sont plus prêts à discuter et préfèrent donner un blanc-seing à l’UDC quoi que fasse ce parti», a-t-elle vertement critiqué.
A relever que les Verts n’avaient aucune chance de voir l’un des leurs accéder au pouvoir. En effet, tous les partis en place, même le PS, avaient estimé que les deux sièges de l’UDC étaient légitimes.
La Genevoise a encore relevé que les Verts étaient le parti qui avait gagné le plus de sièges (52) dans les parlements lors des dernières élections fédérales en 2019. «Jamais depuis, le Conseil fédéral n’a représenté aussi mal les électeurs avec plus de 30% des voix qui ne sont pas représentés au gouvernement», a-t-elle regretté.
Un renouveau nécessaire
Le président du parti Balthasar Glättli avait pourtant annoncé en septembre dernier qu’il comptait faire de son parti la 3e force politique du pays en 2023 et qu’il visait un siège au Conseil fédéral pour sa formation. Et ceci malgré l’échec de la Verte bernoise Regula Rytz face à Ignazio Cassis en 2019. Pour mémoire, le parti est devenu la 4e force du Conseil national lors des dernières élections fédérales de 2019. Les Verts avaient remporté 13,2% des suffrages, derrière l’UDC (25,6%), le PS (16,8%) et le PLR (15,1%).
Après la démission d’Ueli Maurer, les Verts avaient estimé qu’un renouveau était «grandement nécessaire» au sein du Conseil fédéral: «Le gouvernement n’a pas été capable de relever les défis les plus importants, par exemple le changement climatique et les relations avec l’Union européenne», avaient-ils déjà relevé.
Pour rappel, quatre politiciens UDC se sont jusqu’ici annoncés pour briguer le fauteuil d’Ueli Maurer; à savoir le conseiller aux États bernois Werner Salzmann, le conseiller national et ancien président de l’UDC Albert Rösti, et le conseiller d’État zougois Heinz Tännler. Lundi, c’est la conseillère d’État nidwaldienne Michèle Blöchliger qui a annoncé sa candidature. L’UDC dévoilera le ticket final qu’elle présentera au Parlement le 18 novembre.
Les Chambres éliront le successeur d’Ueli Maurer, le 7 décembre, lors de la session d’hiver.
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