Royaume-Uni: L’état du système de santé est «sérieusement inquiétant»

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Royaume-UniL’état du système de santé est «sérieusement inquiétant»

Touché par une profonde crise, le NHS cumule les ennuis: listes d’attente, haute mortalité pour des maladies «curables», nombre très bas d’infirmières par habitant ou manque d’équipements.

«Salaires pas équitables», «des patients meurent», «burn-out», «pénurie de personnel»: le NHS envoie un SOS.

«Salaires pas équitables», «des patients meurent», «burn-out», «pénurie de personnel»: le NHS envoie un SOS.

AFP

Les dirigeants britanniques devraient «sérieusement s’inquiéter» de l’état du système de santé du Royaume-Uni, avertit un rapport publié lundi, qui compare ce pays à 19 autres et alerte notamment sur la mortalité élevée pour des maladies curables.

Le NHS (National Health Service), le système public de santé britannique, qui fêtera, début juillet, ses 75 ans, traverse une profonde crise, affaibli par des politiques d’austérité et les conséquences de la pandémie. Il est confronté depuis des mois à des grèves historiques, des infirmiers, des ambulanciers, des médecins, qui réclament des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. Les Britanniques font face à de longues listes d’attente pour accéder aux soins.

«Les dirigeants et les décideurs politiques devraient s’inquiéter sérieusement du fait que le système de santé britannique continue d’être à la traîne, par rapport à tant de ses pairs en ce qui concerne les soins de santé», conclut le rapport publié par le laboratoire d’idées King’s Fund. Le Royaume-Uni «est moins performant que beaucoup de ses pairs sur plusieurs mesures, y compris l’espérance de vie et les décès qui auraient pu être évités, grâce à des soins de santé efficaces, en temps voulu et des services de prévention».

«Nombre étonnamment bas d’infirmières et de médecins par personne»

Le pays figure à l’avant-dernière place en ce qui concerne la mortalité pour des maladies qualifiées de curables (comme les cancers du sein ou colorectaux). Seuls les États-Unis font pire, alors que l’Australie, le Japon et la France sont les mieux classés. Le Royaume-Uni arrive également en bas du tableau pour les maladies qualifiées d’évitables, comme le cancer du poumon. Là aussi, les États-Unis sont classés derniers. Le Japon et l’Italie arrivent en tête.

Pour les accidents vasculaires cérébraux, le Royaume-Uni enregistre le taux de mortalité le plus élevé à 30 jours après admission à l’hôpital. Les Pays-Bas et le Canada figurent, eux, en tête du classement. Par ailleurs, le Royaume-Uni a un «nombre étonnamment bas d’infirmières et de médecins par personne par rapport à ses pairs», selon le rapport.

Ce n’est pas mieux pour les scanners et les lits

Le pays est également à la traîne en termes d’équipement. Il est le dernier du classement pour le nombre de scanners et d’IRM, avec 16,1 pour un million d’habitants, contre 166,7 au Japon. Il dispose d’un nombre relativement faible de lits d’hôpitaux par rapport à la moyenne des 19 pays, avec 2,5 lits pour 1000 habitants, contre 3,2 en moyenne.

Ce rapport est publié alors que le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, visite des établissements de santé dans le centre de l’Angleterre, pour annoncer un nouveau dispositif, afin de faciliter l’accès au dépistage du cancer du poumon.

(AFP)

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