Athlétisme: Au Weltklasse, après une saison dingue, les Suisses étaient cramés

Le soleil s’est couché une dernière fois en 2022 sur l’athlétisme mondial, jeudi soir à Zurich. Le Weltklasse, théâtre des finales de la Ligue de Diamant au terme d’une saison remplie à ras bord, était bercé d’une ambiance de dernier jour d’école avant les grandes vacances. Dans ces conditions, tentant de jouer la carte du relâchement, malgré un Letzigrund paré de ses habits de lumière et plein à craquer. Qui plus est au terme d’une année aussi faste qu’exténuante pour la Suisse: pas moins de dix athlètes helvétiques étaient qualifiés pour ces finales, mais aucun n’aura vraiment eu l’occasion de briller.

À commencer par la superstar du sprint national: Mujinga Kambundji avait choisi de se concentrer sur le 200 mètres, sa discipline de parade, renonçant à la ligne droite pour employer au mieux le peu d’énergie qu’il lui restait. Un pari pas vraiment payant: la championne d’Europe restait loin de ses standards, échouant à la 5e place (22’’65), loin derrière la Jamaïcaine Shericka Jackson (21’’80). La Bernoise demeurera néanmoins la grande lauréate de la soirée à l’applaudimètre.

Pour sa petite sœur, médaillée de bronze sur 100 mètres haies aux Européens de Munich, la marche était également trop haute lors de ces finales. Ditaji Kambundji, 9e et dernière de sa finale, pourra se consoler avec une cote de popularité largement éprouvée à Zurich, de quoi presque faire de l’ombre à sa vedette de sœur. Tout devant, on espérait un record du monde vu la qualité du plateau, ce sera finalement un record du meeting pour la championne du monde Tobi Amusan (12’’29).

Même constat pour Jason Joseph sur 110 mètres haies. Le recordman de suisse a été largement applaudi mais il a surtout pu mesurer l’écart qui le sépare encore du gratin mondial: il termine 6e (13’’54) d’une finale remportée par l’Américain Grant Holloway (13’’02).

À la longueur, Simon Ehammer a également déçu. Avec une 5e place (7m93) et trois essais mordus, il est resté loin des standards qu’il avait fixés cette saison (meilleure performance personnelle et record de Suisse à 8m45). Chez les femmes, Annik Kälin ne pouvait quant à elle faire mieux que son homologue, avec une 5e place (6m50), derrière la lauréate serbe Ivana Vuelta (6m97). Sur le 400 mètres haies, alors que la Néerlandaise Femke Bol confirmait sa domination en accrochant le diamant, chez les hommes Julien Bonvin terminait 7e de sa finale (49’’63). Reste que le Valaisan a affiché une belle marge de progression cette saison.

Ricky Petrucciani, nouveau golden boy de l’athlétisme suisse avec sa gueule d’éphèbe, tout frais vice-champion d’Europe sur le 400 mètres, a pour sa part terminé à une honorable 5e place (45’’31) d’une course remportée par l’intouchable Kirani James (44’’26). 

Sur le 800 mètres féminin, la Valaisanne Lore Hoffmann, récente 4e des championnats d’Europe, a échoué tout près de sa meilleure performance de la saison (1’59’’65) en 1’59’’69, avec à la clé une 8e place. Au rayon international, il faut souligner le superbe 1500 mètres de Jakob Ingebrigtsen. Le Norvégien est allé chercher la meilleure performance de l’année (3’29’’02) pour sa dernière sortie. À la perche, Mondo Duplantis assurait le spectacle comme à son habitude, allant chercher le record du meeting en passant une barre à 6m07. Record du meeting également pour Noah Lyles sur 200 mètres, effaçant la marque d’Usain Bolt qui datait de 2012, en 19’’52.