FootballServette a toujours bien besoin de Miroslav Stevanovic
Le Bosnien de 33 ans a des statistiques légèrement en baisse cette saison. Mais René Weiler se fie toujours fortement à lui, notamment avant le barrage retour de Conference League contre Ludogorets jeudi (18h45).
- par
- Valentin Schnorhk
Un an? Deux ans? Peut-être trois? Combien de temps Miroslav Stevanovic régalera-t-il encore le Servette FC? Le contrat du Bosnien court jusqu’en 2025. Cela fera alors huit ans en grenat. Et personne autour du club genevois, qui défie Ludogorets Razgrad ce jeudi (18 h 45) en barrage retour de la Conference League, n’a vraiment envie de penser à une fin, l’ailier faisant partie intégrante de l’histoire récente de la formation servettienne. Il en est sans doute son meilleur joueur au XXIe siècle.
«Mica» Stevanovic, ce sont essentiellement des passes décisives à foison. Un sens de la dernière passe, du centre, qu’il soit en bout de course ou arrêté, qui en fait un joueur à part. Jamais le ballon n’est envoyé dans la boîte avec l’espoir qu’il retombe sur un bout de crâne ou de tibia. Non, quand il fait une passe, Stevanovic cherche la bonne zone, le bon appel, le bon réceptionneur. Et très souvent, cela fonctionne.
Sur la pente descendante?
Sauf cette saison. En Super League, l’international bosnien ne compte que deux passes décisives. Il faut en ajouter deux, en comptant l’Europa League et la Coupe de Suisse. A cela, il y a aussi trois buts qu’il faut recenser. Pour un joueur qui, en 241 matchs sous le maillot servettien, a inscrit 53 buts et a délivré 85 assists, c’est un petit peu maigre.
Alors, Miroslav Stevanovic est-il sur la pente descendante? Pire, est-il presque fini? Ne pas l’imaginer, c’est sans doute se protéger. Ou alors c’est nier certaines données tactiques: il faut concevoir que le football de René Weiler passe moins par les ailes que celui d’Alain Geiger, dans lequel il était un élément-clé. Cela ne veut pas dire qu’il ne convient pas à Stevanovic, qui reste extrêmement précieux pour sa qualité de passes en profondeur sur les transitions rapides verticales et rapides qu’aime jouer Servette.
«Moi, ce que je peux dire, c’est que je suis très heureux et l’équipe est très heureuse qu’il soit dans notre effectif», a souri René Weiler en conférence de presse mercredi. «Je ne peux pas confirmer qu’il ne fait pas sa meilleure saison, c’est peut-être le cas d’un point de vue statistique, mais il fait toujours de très bonnes saisons», a-t-il ajouté.
Utile aussi devant
Aussi, l’entraîneur servettien trouve des circonstances atténuantes à son «Mica»: «Il a été deux fois blessé cette saison, ce qui a dû le gêner et ce n’est pas évident de revenir avec une équipe qui a beaucoup de matchs à disputer.» Surtout, l’âge avançant, Stevanovic doit parfois être géré avec un peu plus de prudence. Servette peut désormais se permettre de s’en passer occasionnellement.
Mais le numéro 9 grenat a toujours pas mal à apporter. Et peut-être pas uniquement sur son côté droit. Dimanche dernier, lorsqu’il a fallu retourner un désavantage contre Lugano, c’est sur le front de l’attaque, dans le 3-4-3 que Weiler avait dessiné pour l’occasion, qu’il avait terminé le match. Cela a fonctionné, puisque Stevanovic avait égalisé de la tête grâce à sa présence dans la surface.
De quoi se donner des idées: dans le football vertical de Weiler, où l’attaquant a toujours un associé, il peut y avoir de la place pour la justesse de Stevanovic. Et si Servette devait peiner, jeudi à Razgrad, il y a peut-être là une option à tenter pour les Grenat.